Les Afrodescendants et l'engagement de Ralph Gonsalves pour les réparation de l'esclavage

Par Diógenes Díaz

On a l'habitude d'écouter les discours lors des Sommets Présidentiels pour comprendre les dynamiques de chaque organisme de coopération ou d'intégration. On note des différences chez une même personnalité d'un cadre à un autre. À la surprise de tous, le Premier Ministre de Saint Vincent et des Grenadines reste conséquent dans son discours et sa ligne d'action par rapport à nos peuples. Dans un récent article qui exprimait un point de vue sur l'inconséquence de l'ALBA par rapport aux communautés afrodescendantes, quelqu'un me faisait remarquer que la Déclaration finale de la rencontre à la Havane le 14 décembre dernier confirmait cette affirmation.  Nous avons copié textuellement l'extrait de la déclaration sur cette thématique :

"Souligner l'importance que confère l'ALBA-TCP à la réparation des dommages occasionnés par le génocide contre la population native et l'esclavage dans les Caraïbes, et soutenir l'établissement d'un dialogue sur la réparation avec les pays européens intimement impliqués dans le génocide contre la population native et la possession d'esclaves, pour aborder les séquelles de ce crime de lèse humanité ".

La proposition a été faite suite à l'intervention du Premier ministre de Saint Vincent et des Grenadines, Ralph Goncalves, qui a utilisé la plus grande partie de son droit de parole pour argumenter autour et à réitérer une position digne qu'il développe depuis le 24ème Sommet du CARICOM en 2013 à Port-d'Espagne, la Capitale de Trinité-et-Tobago, l'organisation initiant sur proposition de Goncalves la création de chapitres nationaux pour exiger réparation et justice dans les cas de génocide contre les peuples originaires et la traite des esclaves comme source historique ; qui empêcha le développement et l'accumulation de richesses à cause de la surexploitation de son peuple et des richesses naturelles par les colonies Européennes. Cette posture politique honorable et solidaire du Premier Ministre de Saint-Vincent, non-évaluée/valorisée pour son importance historique par certains, une posture réitérée aux Nations Unies, à la CELAC et sur toutes les scènes, a une lecture politique en faveur des afrodescendants et les peuples originaires.

En reconstruisant l'histoire de leurs peuples, en reconnaissant les sources de ses difficultés aujourd'hui ; le colonialisme et la dépendance impérialiste.

Ladite définition de la traite des esclaves comme crime de lèse humanité et l'exigence de la réparation ont été inclus dans la Déclaration de Durban et dans son plan d'action en 2001. Je dois reconnaitre qu'en principe, on mentionnait dans les premiers temps de la lutte des afrodescendants sur le continent cet argument désormais oublié.

 Mais jamais un chef d'État, ni un président n'avait assumé cette exigence comme bannière de lutte.  Le Premier ministre Gonsalves a donné une leçon de dignité en proposant à ses homologues pour la énième fois de l'inclure dans  l'agenda de l'ALBA. À l'Alliance Régionale Afrodescendante de l'Amérique et de la Caraibe (Alianza Regional Afrodescendiente de América y el Caribe - ARAAC), nous devons manifester notre appui solidaire à l'initiative de Ralph Goncalves et au CARICOM pour le thème des réparations qui a été porté jusqu'à l'ONU et sur les scènes internationales par sa décision.

On serait mesquint de ne pas reconnaitre le rôle de notre diplomatie des peuples générés dans le cadre de notre politique extérieure comme gouvernement Bolivarien. Assurément, l'histoire et les événements comme la Conférence de Durban sont des antécédents importants pour comprendre les arguments du Premier Ministre  Goncalves.

Notre ambassade du Venezuela à Saint Vincent et Grenadines, lorsqu'elle était dirigée par l'ambassadeur Yoel Pérez Marcano a joué un rôle important dans la construction d'un espace pour le débat politique et théorique sur différents sujets dans le cadre du Séminaire International de l'Afrique, de la Caraïbe et de l'Amérique Latine, lors de la troisième édition en 2011 qui allait inclure le sujet des réparations dans sa déclaration dont un extrait disait :  "Exiger aux puissances colonialistes la réparation éconmique du dommage historique causé aux peuples afrodescendants …" .Le travail de notre ambassadeur actuel au Belize a été constaté par notre participation à deux reprises au séminaire en question  avec des intellectuels engagés comme Jesús Chucho García, Gustavo Fernández Colon et Basem Tajeldine que nous partageons en quatre versions compartimos en cuatro versiones de cette expérience importante dans nos relations avec les peuples de la Caraibe. On pourrait affirmer que cela fait partie de l'héritage de  Chávez.

Nous espérons qu'on n'oubliera pas cette expérience et nous proposons de la reprendre en convergeant le mouvement social afrodescendant du Venezuela, les universitaires et les chercheurs qui se consacrent à cette thématique avec nos missions diplomatiques, qui contribueront aux avancées des transformations politiques, avec les peuples afrodescendants de notre belle Caraibe, avec des espaces comme celui mentionné, car nous perdons du temps à donner des cours d'Espagnol ou à faire des concerts.

Traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com/

http://alainet.org/active/79614&lang=es

- Diógenes Díaz, Porte Parole, Movimiento Social Afrodescendientes de Venezuela

@diogenesddg, diogenesd@gmail.com