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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
9 mai 2013

''On ne peut sortir le Neger de la brousse, mais on peut sortir la brousse du Neger''

À deux reprises, je me suis sentie  assez mal à l'aise en tant que femme Noire/Africaine-Américaine ici à Curaçao. La première fois ce fut lors de la Sinterklaas/Zwarte Piet en novembre dernier lorsque à la fois de nombreux Néerlandais et locaux se sont habillés comme le bizarre assistant Zwarte Piet, la peau du visage totalement peinte en noir, des lèvres rouges démesurées, et des perruques Afro bouclées .Zwarte Piet fut et demeure difficilement acceptable en tant que  tradition innocente.

Le deuxième cas s'est produit il y  a quelques semaines s'est produit et il m'a presque donné envie de quitter Curaçao. Une chaine de télévision néerlandaise,  NTR a diffusé le premier épisode d'un documentaire sur l' “élite” blanche néerlandaise qui vit à Curaçao.

OnderElkaar

“OnderElkaar”

L'épisode débute par des clichés de yachts, de clubs de plages privés. Au fur et à mesure que l'épisode avance, plusieurs personnes parmi les interviewés expriment leurs sentiments sur les locaux qui vivent ici . Je ne parle pas bien le Néerlandais, mais j'ai entendu plusieurs des commentaires notables chez d'autres personnes proviennent de ce documentaire:

On ne peut pas sortir le neger (mot dés obligeant Néerlanais pour Nègre, souvent traduit par  “nigger”) de la jungle, mais on peut enlever la jungle du nègre!

Les hommes de Curaçao, la seule chose qu'ils font c'est de s'assoir sous les arbres, jouer aux dominos et bais##!

Ils devraient être à genoux nous remerciant de les avoir amener ici. Autrement, ils seraient en Afrique portant des jupes faites d'herbes et avec des osselets à travers leurs nez!

Voici le lien du premier  épisode (en Néerlandais)

Après la diffusion de l'épisode à Curacao, plusieurs de mes amis qui en avaient entendu parler étaient bien évidemment  contrariés. (Lire la réaction de Jermain Ostiana, ici)  Certaines de mes connaissances néerlandaises étaient à tout le moins un peu embarassées par le documentaire, disant que les personnes apparaissant dans l'épisode ne représentent pas la majorité des Néerlandais de Curaçao. Quelques rares personnes dans le documentaire ont parlé de la vie et de la fête avec les locaux, et ça c'était plus gezelig (sympathique). Mais il n y avait que 1 ou 2 opinions semblables.

Lorsque j'ai eu connaissance du documentaire et que j'en ai regardé quelques extraits, j'étais littéralement tremblante. Mais je ne pourrais être d'accord en toute honnêteté avec mes connaissances néerlandaises que ces points de vue astronomiquement  ignorants et racistes sortaient tout a fait de l'ordinaire. Je ne veux pas dire que tous les hollandais sur l'île partagent ces opinions, loin de là. Mais malheureusement, dans ma courte période sur l'île, je dois dire que j'ai entendu plusieurs remarques désobligeantes sur les locaux faites devant moi. J'ai pu me rendre compte que un certain nombre de personnes, tout en étant embarassés que de telles opinions soient diffusées ubliquement, ont tout de même ces opinions qu'ielles expriment dans des conversations privées. Même lorsqu'elles parlent avec moi.

Je me rappelle d'avoir parlé du documentaire lors d'un dîner avec des amis Néerlandais il y a plusieurs jours. La plupart de mes amis avaient honte de ces personnes et de leurs points de vue ignorants. J'ai constaté que l'un de mes amis était assez silencieux sur l'ensemble du sujet. Plus tard, en privé, je lui ai demandé ce qu'il pensait.

“Hé bien, il doit y avoir quelque vérité dans ce qu'ils ont dit !”

J'étais choquée et vexée . Et il ne pouvait vraiment pas comprendre pourquoi je serais vexée, car, “Bêh, pourquoi ça te dérange, tu n'es pas l'un d'eux!!” Je n'arrivais vraiment pas à comprendre pour quelle raison il pensait que jeserais à l'aise avec le fait que des gens utilisent le   mot “neger” ou fassent en ma présence d'autres remarques désobligeantes contre l'Afrique (où se trouvent mes racines).

Pour une secone fois, je me suis vraiment sentie mal à l'aise ici sur l'île. La première fois, j'avais pensé à la quitter. Comme je l'ai déjà dit, je peux citer un bon nombre de personnes qui ont les mêmes points de vue sur les noirs d'ici. Les jounaux papiamento locaux n'ont pas fait de reportage sur le documentaire. De rares allusions ont été faites dans d'autres médias. Le leader politique Helmin Wiels a fait quelques commentaires contre le documentaire. Dans n'importe quel autre pays, si de telles personnalités mortantes tenaient de tels propos racistes contre une partie de la population, une protestation émergerait. Des boycotts seraient inité. Les gens demanderaient des explications et des excuses.

Mais ici, la vie continue, comme d'habitude. Aucun dialogue, aucune conversation publique sérieuse. Ce même type de silence qui continue de perpétuer la profonde division raciale/de classe sur l'île entre la minorité des “haves” (riches) et la majorité des “have nots”(pauvres).

Mais je ne resterai pas silencieuse devant la laideur et le racisme/la discrimination culturelle.

Non, je ne suis pas de Curaçao. Mais oui, je suis préoccupée de ce que vous dites des gens de couleur.  Je suis humaine, et je déteste toute forme de langage ignorant, blessant utilisé pour démolier les gens et justifier la supériotité auto-construite d'un groupe.

Traduit de l'Anglais par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com

http://karenattiah.com/2013/04/17/no-you-cant-call-curacaoans-slaves-in-front-of-me-thanks-2/

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