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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
16 décembre 2011

Davantage de mariages célébrés dans les sanctuaires des religions afrobrésiliennes

 
 
mariage
Le Magazine Raça a publié un long reportage dans son édition de ce mois sur l'augmentation des mariages dans les espaces sacrés des religions de matrice africaine.

Le document  attire l'attention sur un fait peu connu, la difficulté de la reconnaissance par les autorités des cérémonies de mariage non-chrétiennes. Même si cela ne signifie pas que les religions ne sont pas pratiquées uniquement par des descendants d'esclaves africains, statistiquement ces derniers demeurent la majorité à le faire.

Le babalorixá Kibanazambi Jorge explique que dans la culture Yoruba, originaire d'Afrique "la famille est la base fondamentale et le pilier de la société qui conditionne la prospérité de l'être humain."

 Il affirme que malgré la méconnaissance de la cérémonie par la société en général, "Il existe tout un rituel pour le mariage, avec les préparatifs jusqu'à la consommation de l'union ... Dans la communauté du terreiro ... nous croyons que la bénédiction des parents, de la famille, des amis est importante pour le bonheur du couple. À travers la cérémonie / le rituel, on  invoque l'énergie connue sous le nom d’ Orisha pour offrir de' bonnes choses '  au couple qui constituera la nouvelle famille, des enfants, en fait de richesses que rien n'oblige l'être humain à concéder. Les membres de la famille, les amis expriment à travers des présents offerts aux couples, des souhaits de bonheur, dans lesquels chaque objet a sa signification spécifique. "

 

Au Brésil, en raison du mélange des races, les coutumes et les habitudes des esclaves africains ont été modifiés par l'influence de nombreuses cultures qui forment la population. Cela inclut les questions religieuses. L’enseignement de l’Église catholique romaine a toujours dominé. On a seulement cessé de  considérer le catholicisme comme religion d'État officielle après la proclamation de la République. Jusqu’alors, la validité de  tout ce qui enseignait quelque chose de différent de la foi catholique romaine n'était pas reconnue officiellement.

 Jorge Kibanazambi rappele que depuis la période coloniale les sacrements n’étaient acceptés que s'ils provenaient du catholicisme. La culture des gens en est restée imprégnée, et même après la permission et la reconnaissance de la Constitution fédérale de 1988, c’est toujours l'habitude de la plupart des adeptes de religions africaines de consommer  le mariage et le baptême dans l'église catholique.

 

Les choses sont ainsi car "Beaucoup ont l'impression que c'est la seule institution qui remplit les conditions même pour effectuer de tels actes ... Mais chaque religion a ses rituels et ses cérémonies répondant à tous les besoins de ses fidèles. Et ceux d'origine africaine se sont placés dans cette catégorie. "

 Marcio Marins, coordinateur de l’organisation politique  Forum Paranaense des Religions de Matrice Africaine, comprend qu’il reste difficile de défaire le lien du catholicisme et de la religion africaine. "Même les babalorixás yalorixás se marient en dehors des terreiros. Cet acte nous permet de renforcer la religion de telle sorte que nous puissions reconnaître que nos origines sont africaines avec des noms différents, mais nous n’avons pas besoin de recourir à d'autres organisations religieuses pour célébrer le mariage. "

Pour Marcio, l'union matrimoniale célébrée dans le Candomblé augmente l'estime de soi de la population du terreiro et permet à plus de gens de chercher et de revendiquer leurs droits civils.

 Ce n'est pas toujours facile. En 2002, Gorete Dorneles Machado est devenue veuve et a essayé de prouver la validité de son mariage avec Renato Fernando Guedes, dont la cérémonie a été organisée dans un terreiro de l'Umbanda en 1983. Gorete a demandé la pension après décès de son mari auprès de l'INSS (Institut National de Sécurité Sociale) pour  mais elle a été refusée. La raison donnée était qu'elle n'avait pas une relation stable.

Lorsqu'elle a présenté un certificat de mariage délivré par la Fédération des Cultes Afro, elle a été informée qu'il n'avait aucune validité. Il a fallu recourir à la justice.

 

Avec le soutien du  babalorixá Dyba et de son ONG CEERT (Centre d'études du Travail et des Inégalités), qui lutte pour les droits de la communauté afrodescendante, la veuve a compris qu'elle allait obtenir l'aide nécessaire. Le procès s'est tenu au 8ème  Tribunal civil  du TJ / RS et le résultat a été favorable à l'unanimité en faveur de Gorete.

 "Ce procès serait un bon scénario de film, on a présenté une plaidoirie argumentée dans un tribunal rempli d'adeptes de religion e matrice africaine avec des atabaques, des costumes, luttant pour leurs droits. Pour la première fois le pouvoir judiciaire brésilien a reconnu la validité du mariage dans les religions d'origine africaine, affirmant que le mariage dans le terreiro a la même validité que le mariage dans la cathédrale, la mosquée, la synagogue ... ",  déclare Hedio Silva Junior, directeur exécutif du CEERT et avocat de Goreteà l'époque.

 

Même s'il n y a aucun chiffre officiel, les associations défendant les droits des afrobrésiliens religions croient que le nombre de mariages augmente non seulement dans les terreiros, mais aussi dans les églises catholiques, qui ont commencé à faire des références au Candomblé.

 Silvana Verissimo est membre du Conseil National des Droits de la Femme et adepte de la religion afro. Elle se souvient qu'en 2009, a eu lieu à São Paulo l'un des premiers mariages célébré dans un terreiro.

 "Ce fut une merveilleuse expérience, le terreiro était plein de gens, même de non-adeptes de religions d'origine africaine, qui ont fait preuve de respect pour la religion et pour ses adeptes. Autant la famille de la mariée que celle du marié étaient présentes. Le mariage devient une occasion pour plus de gens de connaître le fonctionnement d'un terreiro et il permet de briser les préjugés causés par l'ignorance", dit-il.

La loi brésilienne exige que certains détails soient  observés pour que la cérémonie soit reconnue:

 

● L'envoi des documents est valide avant ou après la cérémonie. Le délai est de 90 jours lorsque cet envoi est effectué après. Les documents doivent être remis au registre civil qui produira l'équivalence avec le mariage civil.

 

● À la place du juge de paix, l'union est célébrée par un prêtre de la religion. Le temple doit être régularisé, et le prêtre constitué de pouvoirs pour exercer sa fonction.

● Le terreiro doit avoir le statut et les actes, où un directoire reconnaît le prêtre  comme représentant. Partant de là, même le Président de la République ne peut en nier la validité. L'état n'exige pas de formation pour les prêtres religieux, mais il doit y avoir une organisation qui le reconnaît comme autorité.

 

● Dans le terreiro, il doit également y avoir un registre pour l'envoi d'un certificat, qui est ensuite présenté par le couple au greffe. De plus, il faut que des témoins soient présents lors de la cérémonie.

● La forme du rituel n'est pas pertinente du point de vue juridique. Le mariage a les mêmes caractéristiques que dans les autres religions et respecte les mêmes questions de validité, et se fait entre personnes de sexes différents et non encore mariées.

Traduit du Portugais par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com
http://www.hospitaldalma.com/2011/12/aumenta-o-numero-de-casamentos-no.html?Referencia=www.dohits.com.br
 
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Commentaires
G
Salut Ralph<br /> <br /> c'est un immense bonheur et honneur pour moi.<br /> Et merci à toi de ton grand intérêt.<br /> Guy
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S
Merci pour toutes ces informations qui permettent de mieux connaître les sociétés sud-américaines modernes et la difficulté d'y exister des Noirs.
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