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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
20 juillet 2011

Goar Gutierrez Gaviria : "Mon continent c'est l'Afrique et mon pays la Colombie noire"

 

Ne pas fêter cette indépendance. C'est très clair pour eux. Non pas en signe de protestation, mais parce qu'ils ne trouvent aucune raison de chanter l'hymne national la main sur la poitrine et de se lever, parce qu'ils estiment que la Colombie les a invisibilisé.

afrocolAujourd'hui, pour la plupart des près de cinq millions d'Afrocolombiens dans le pays selon le Dane, il n y a pas grand chose à célébrer en cette date.

 Emigdio Cuesta, Secrétaire National de la Conférence des Organisations Afrocolombiennes souligne que les contributions des afrodescendants à la Colombie ont non seulement été invisbilisées, mais elles ont encore moins été reconnues.

 Cet homme considère que parmi les contributions que l'histoire ne compte pas - et c'est ce qui lui fait mal - c'est que le pays a oublié que ses ancêtres ont construit côte à côte et brique par brique des villes comme Carthagène, Popayan et Villa de Leyva.

 "Un de nos avantages est que nous sommes heureux. Nous sommes en mesure, comme dit le clown, de pleurer aux éclats et de rire à flots de larmes. Nous avons donné du bonheur à la Colombie durant ces 201 ans malgré tout, mais s'il y en a qui ont souffert c'est bien nous", indique Emigdio.

Il ajouté que "l'autre chose que nous avons apporté à la Colombie c'est notre capacité de résistance. On a tout fait dans le pays pour que nous disparaissions, mais nous avons su avancer en surmontant chacune des batailles que nous perdons."

Cuesta pense que la liste des cadeaux que les colombiens doivent aux communautés noires ne comprend ni les fêtes, ni les discours, mais une vie digne. "Nous méritons notre propre développement, nous méritons de profiter de nos capacités culturelles et je pense que la Colombie, pour nous avoir marginalisé, pour n'avoir pas mis nos conditions à niveau a une dette envers nous. Elle nous doit la vie même. Elle nous doit tout".

afrocol1Juan de Dios Mosquera(Photo), directeur du Mouvement National Cimarron, ne va pas non plus célébrer l'indépendance.

"Nous n'avons rien à célébrer, car actuellement, l'exploitation économique, productive et l'oppression contre nos ancêtres s'est aggravée. Nous n'avons rien à célébrer, car nous n'avons obtenu ni la liberté, ni l'indépendance ni la citoyenneté. Nous demeurons des esclaves", dit-il.

José Santos, de l'organisation Processus des Communautés Noires, répète en insistant: "Nous n'avons rien à célébrer."

 Selon lui, le racisme, la discrimination et la ségrégation existent toujours dans le pays. "Je ne me lasserai pas de répéter qu'il n'y a rien à célébrer, le pays a une dette envers nous. L'État doit nous répondre par une réparation historique, nos aînés ont donné leur vie dans la construction de la nation et aujourd'hui, paradoxalement, nous souffrons ainsi".

 Santos a indiqué que les rêves des communautés noires en Colombie sont nombreux, entre autres que les communautés demeurent sur leurs territoires, qu'ils ne soient pas déplacés et qu'on ne le confine pas. "Si cela se réalise, on applaudira les 201 années de vie républicaine, mais rien ne se passe. On doit garantir aux communautés qu'elles vont rester sur leurs territoires. On nous traite comme des citoyens de troisième catégorie, comme si nous n'étions pas des Colombiens d'origine."

Goar Gutierrez Gaviria, leader du Processus des Communautés Noires du Darien (Chocó) affirme qu'il ne connaît aucun conseil communautaire dans lequel les communautés noires célèbrent l'indépendance en cette journée, et il souligne que la grande défaite des afrocolombiens est qu'ils sont invisibilisés depuis 201 années.

"Les gens me demandent toujours d'où je viens et je dis, mon continent c'est l'Afrique et mon pays, c'est l'autre Colombie, la Colombie noire qui n'a jamais été rendue visible d'aucune façon. Notre rêve est de posséder un territoire sans guerre ni conseillers, nous voulons voir nos territoires libres pour construire notre culture. "

http://www.elcolombiano.com/BancoConocimiento/A/afros_sin_razones_para_celebrar/afros_sin_razones_para_celebrar.asp?CodSeccion=182

Traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga  http://guyzoducamer.afrikblog.com 

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