Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
16 juillet 2009

Le groupe Garifuna Umalali enchante le Kola Note

Mercredi 15 juillet 2009, environ 20 h 30 au Kola Note, salle de spectacles située sur la rue Parc à Montréal. Le présentateur annonce l’entrée du groupe vedette de ce soir dans le cadre du Festival International Nuits d’Afriques de Montréal, après avoir raconté son histoire.

IMG_3775

Umalali, un groupe formé de chanteuses Garifuna, une communauté originaire d’Afrique et qui peuple l’Amérique Centrale, précisément le Nicaragua, le Bélize, le Guatemala et le Honduras. Leur répertoire est traditionnel, elles racontent dans leurs chansons le quotidien de ces afrodescendants, minoritaires dans leurs différents pays. Avant de faire partie du projet (Umalali, The Garifuna Women’s Project – titre qui apparait sur la pochette de leur CD), d’Ivan Duran, et de devenir professionnelles, elles chantaient à diverses occasions dans leurs différentes communautés.

Ce soir, trois d’entre elles sont présentes. Elles ouvrent la soirée en apparaissant par une entrée sur le côté de la scène, en chantant. Tout commence bien, avec leurs délicieuses voix, uniques, typiques et profondes. Justement, Umalali signifie voix, et on comprend bien le pourquoi de ce choix représentatif.

Ce sont des voix qu’on trouverait aisément chez les femmes d’Afrique de l’ouest. D’ailleurs, selon certains historiens, les embarcations négrières qui avaient chavirés en face de l’île San Vincente en 1635 transportaient des africains originaires des pays aux alentours du Golfe de Guinée. Ils étaient destinés à l’esclavage. Aujourd’hui, on retrouve les Garifunas dans différents pays, mais ils ont en commun non seulement leur origine, mais également leur langue ou dialecte, même si l’Anglais est la langue officielle du Belize, à la différence des trois autres.

Les trois chanteuses de ce soir sont originaires de pays différents. Sofia Blanco (Guatemala), Desere Diego (Belize) et Chella Torres (Honduras). Elles portent une sorte de robe traditionnelle partagée par les Garifuna, typique, bleue et blanche pour les deux premières, et bleue ciel pour la troisième. Sur la tête chacune d’elle est couverte d’un foulard, et elles sont pied nus.

Elles sont accompagnées par 5 musiciens dont deux guitaristes, un bassiste et deux percussionnistes. La fusion de l’ensemble est simplement magique.

Les chansons, danses et animations s’enchainent. Parmi elles, la plus belle à mon avis, Nibari exécutée par Sofia Blanco. Le public présent semble connaisseur, en grande partie. Il faut dire qu’Umalali est un groupe relativement nouveau et dont la renommée n’a pas encore atteint son maximum. Malgré leur grand mérite. Un regret concernant ce public, il y a très peu d’africains.

Les ballades succèdent aux chansons de Punta Garifuna plus rythmées. À  un moment donné en deuxième partie du spectacle, l’une des chanteuses s’assoit au sol pendant que la musique continue et les autres l’accompagnent de leurs voix sublimes. Elle mime pendant environ 5 minutes les gestes traditionnels de la femme Garifuna qui va à la pêche, dans son embarcation, un moyen de transport très commun dans ces communautés et la pêche fait partie de leurs principales activités. Le tout se termine lorsque son filet attrape un gros poisson, qu’on ne voit évidement pas.

Un moment d’émotion particulier arrive avec l’interprétation par le groupe de la deuxième chanson d’Andy Palacio, décédé en 2008 et qui était proche du groupe. La salle chante avec le groupe le refrain de la chanson Watina. Un peu avant la fin du show, chacune des chanteuses adresse un message parlé, musique en fond sonore, à cet icône de la musique Garifuna.  Et le groupe, tout entier, chanteuses et musiciens crie Andy, comme s’il était présent quelque part dans la salle.

Le tout me rappelle une certaine ambiance africaine; simple, traditionnelle : ses chanteuses qui se mêlent au public et leur lancent des défis de danse, cet habillement dépourvu de paillettes et sobre, ce déhanchement typique, cette simplicité dans les échanges avec le public présent.

IMG_3777

Desere Diego au centre danse avec un membre du public

Une autre caractéristique commune avec la fête en Afrique, une des chanteuses descend de temps en temps sur la piste et invite les personnes debout à faire un cercle. Elle entre alors au centre du cercle et invite un spectateur à la rejoindre. C’est un défi, chacun des deux doit montrer ce qu’il sait faire. Les autres autour dansent et tapent des mains pour les encourager. Puis les danseurs au milieu sont remplacés par ceux qui veulent relever le défi.

La soirée se termine par un rappel du public après l’au revoir du groupe. Au début de la soirée, Sofia Blanco indiquait qu’elles étaient fières de chanter à l’occasion de ce festival où leur compatriote Andy Palacio avait chanté quelques années auparavant. C’était une première pour elles au Canada, et comme elles, j’espère bien qu’elles reviendront.

Guy Mbarga

Publicité
Commentaires
Visiteurs
Depuis la création 819 124
Publicité
Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
Derniers commentaires
Archives
Publicité