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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
27 septembre 2008

Les Afroéquatoriens touchés par un taux de chômage élevé

Par Jimmy Tapia
jtapia@telegrafo.com.ec
Reporter - Guayaquil

Traduit de l'Espagnol Par Guy Everard Mbarga

PHOTO: MIGUEL CASTRO / El Telégrafo

Hace un año Janeth Peralta está desempleada, para mantener a sus tres hijos, optó por la venta de comida afuera de su casa, ubicada en el barrio Nigeria.  | FOTO: MIGUEL CASTRO / El Telégrafo

Cela fait un an que Janeth Peralta est sans emploi. Pour faire vivre ses trois enfants, elle a choisi de vendre de la nourriture devant sa maison dans le quartier  Nigeria.

Il est 17 h 00 ce jeudi, et Janeth Peralta, 27 ans ravive le feu d’un vieux foyer au charbon avec un éventail. Elle place le premier le premier plantain de la journée sur une grille pour le faire rôtir.

C'est le deuxième jour qu’elle sort le fourneau devant sa maison –dans le quartier urbain marginalisé connu sous le nom de Nigeria- pour vendre des tortillas de légumes, des ailes de poulets et des corviches (sorte de chausson salé). Son but est de survivre avec les bénéfices de ce petit commerce de nourriture (ses produits coûtent entre  0,25 US$ et 0,50US$). Depuis un an, elle n’a pas plus d’emploi comme 604.000 afroéquatoriens.

À côté du foyer qui est placé à une distance prudente de sa maison faite de tiges, elle raconte qu’elle a entrepris cette activité car elle ne trouve pas d’emploi. Son dernier travail était celui de bonne d’enfants pour lequel on la payait 100 US$ par mois.

Je continue d’écouter la radio, la télévision et je lis les journaux pour voir s’il y a quelque chose, mais rien ne se passe... Quand je me déplace, on me dit toujours : ‘On vous rappellera’. Et ils ne le font jamais”, affirme  Peralta, une mère célibataire de trois enfants. 

À quelques mètres de là, Julio Segura,  28 ans, apparait à une fenêtre d’une maison en planche, le regard mélancolique tourné vers l’horizon. Cela fait partie de la routine de ses soirées depuis un mois que s’est terminé son contrat de soudeur.

Le maigre afroéquatorien qui connait des soucis raconte qu’il a été victime de la réduction de personnel d’une entreprise. En plus de cela, le fait qu’il deviendra bientôt papa augmente son angoisse. Il a donc  acheté quelques produits comestibles avec le peu d’argent qu’il avait et a monté ce qu’il appelle une  boutique . “C’est ça qui nous permet de manger”, dit-il en montrant un perchoir presque vide.

11% : le taux de chômage des afro équatoriens en 2007 selon les statistiques. 

Les vies de Janeth et de Julio résument celles des autres afro équatoriens. Cette semaine au cours de laquelle on célèbre la Journée du Chômeur dans de nombreux pays, ce groupe de population culmine en tête des statistiques de chômage en Équateur.

Selon les chiffres les plus récents présentés il y a un an dans le Plan National de Développement Social et Productif (Plan Nacional de Desarrollo Social y Productivo), les afro équatoriens connaissent un taux de chômage de  11%. Plus que les indigènes qui sont à  6%, la moyenne nationale se situant à  7,9%.

Et quand on parle de sexe, la situation est encore pire pour la femme Afro équatorienne puisque leur taux de chômage atteint 17.5%.

L’anthropologue John Antón appelle ce dernier phénomène la triple discrimination: “Elles sont discriminées parce qu’elles sont femmes, noires, et pauvres”, explique le chercheur qui a participé à la collecte des dernières statistiques officielles sur le groupe en question.

Pour Antón, globalement, les Afroéquatoriens sont ceux qui occupent le moins de place dans le monde du travail, car, historiquement, ils ont été déconnecté, ce qui les a empêché d’avoir accès aux droits citoyens, économiques, sociaux et culturels.

Le principal obstacle est le racisme structurel qui représente la charge historique d’invisibilité et d’exclusion sociale que l’État et la société pratiquent contre les Afroéquatoriens, qui furent esclaves pendant plus de 300 ans et n’ont obtenu leur liberté qu’en 1854”.

Antón indique qu’en 1998, un certain nombre de droits ont été reconnus, même si des stratégies n’ont pas été mises en place pour combattre le racisme, la discrimination et le préjugé racial.   

La tendance aux inégalités se maintient si l’on révise les chiffres vieux de cinq ans. Les Afro Équatoriens représentaient alors – déjà- le nombre de chômeurs le plus élevé avec un taux de  12%. Ce qui signifie que le taux a baissé de un point, mais les Afro équatoriens restent en tête de ce classement.

La pauvreté économique selon  Mary Quiñónez, membre de la Confederación Nacional Afroecuatoriana, réside dans le manque de politiques d’État reconnaissant ce peuple. Elle ajoute que l’absence d’union regroupant ce secteur pour impulser ces propositions est lié à la désagrégation géographique des noirs, qui pour survivre émigrent dans les grandes villes.

Donc, en conséquence de l’exclusion que nous avons subie, nous nous retrouvons avec une carence de certaines capacités. Et c’est de là que provient le chômage”, explique-t-elle

Juan Carlos Ocles, de l’Unité de Développement du Peuple Afroéquatorien de la Municipalité de Quito, soutient que le chômage qui touche les Afroéquatoriens se maintient car les institutions n’ont pas créé les conditions favorables pour ce groupe.

Les Afropéruviens ont obtenu la liberté depuis 1854, mais pas les moyens de production, ce qui nous désavantage par rapport au reste de la société. Et cela reste effectif jusqu’à présent”, rappelle Ocles.

Il ajoute que les Afroéquatoriens présentent des taux de chômage plus élevés car ils sont considérés comme des étrangers et des envahisseurs de la société. “Avec le fait d’être étranger intervient le sentiment de xénophobie, et il y a un certain rejet”.

Edmundo Aguilar, qui enseigne l’Ethnographie et le Folklore à l’École Supérieure Polytechnique du Littoral  (Espol) expose des raisons supplémentaires pour expliquer le chômage des Afroéquatoriens. Selon lui, cela est dû au peu de développement qu’a connu leurs terres d’origine, comme la province d’Esmeraldas. “Les initiatives productives qu’a connu la province ont manqué de force, au contraire (de celles)des autres groupes de population.Il y a eu un boom de la banane qu i a eu un faible impact, mais il n y a jamais eu de développement industriel”.

Il reconnait que la discrimination est un facteur ayant joué dans la faible avancée économique de ce peuple, même s’il   “n’est pas le plus déterminant, car il y a eu des personnalités comme  Oswaldo Hurtado, qui ont pu émerger et ont gagné un espace de pouvoir”.

Pour colmater cette brèche économique, la Corporation de Développement Afroéquatorien (Corporación de Desarrollo Afroecuatoriano -Codae), un organisme public, lance une série de projets économique cette année. Selon Wilson Villegas, le chef de projets du Codae, à Esmeraldas, divers lieux de restauration seront ouverts . Les mêmes projets régionaux sont en cours d’élaboration pour d’autres secteurs de la population. “Nous travaillons à la génération de l’emploi car c’est la clé du développement”, dit-il. 

La Municipalité de  Quito, un exemple à suivre 

La Municipalité de Quito est l’une des institutions d’état pionnière dans le pays qui a commencé a réaliser des actions de sa propre initiative pour diminuer les taux de discrimination raciale dans le pays.

Le Conseil Municipal a dans ce cadre a créé l’Unité de Développement du Peuple Afroéquatorien (UDPA) dont l’objectif est de générer des politiques publiques visant à améliorer les conditions de vie des Afro équatoriens.

Dans l’ordonnance, la ville garantit l’accès aux droits sociaux, culturels et économiques au peuple afro équatorien. En son article 11, au point 2, il est donné à cette unité le pouvoir de recevoir les dénonciations et de réaliser les enquêtes nécessaires visant à déterminer la responsabilité des personnes ayant participé à des actes discriminatoires.

Depuis la création de ce conseil en octobre de l’année dernière, 10 dénonciations ont été reçues. “Parmi elles, il y en deux liées à des problèmes d’emplois qui ressortent. L’un relatif à une agression verbale contre un employé municipal afroéquatorien et l’autre d’un employé remercié parce qu’il est noir”, indique Juan Carlos Ocles, de l’Unité de Développement du Peuple Afroéquatorien de la Municipalité.

Lois contre le racisme


•La Constitution politique de l’Équateur indique en son chapitre 2, relatif aux Droits Civils, que toutes les personnes seront considérées égales et jouiront des mêmes droits, libertés et opportunités, sans discrimination liée à la naissance, l’âge, le sexe, l’ethnie, la couleur, l’origine sociale, la langue, la religion, la filiation politique, la position économique, l’orientation sexuelle, l’État de santé, au handicap ou différence de tout autre nature.

•Le Plan National des Droits Humains en son article 10 sur les Droits des Peuples Afroéquatoriens établit comme objectifs généraux : L’amélioration de la qualité de vie du peuple afroéquatorien, le renforcement et la consolidation du mouvement afroéquatorien et l’obtention de la reconnaissance et la protection effective des droits individuels et collectifs du peuple afroéquatorien.

Le groupe ‘afro’ est le plus touché par le chômage au pays malgré un léger progrès

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