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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
20 juin 2016

Une présidente noire, afrodescendante en Colombie?

Par Héctor Riveros (*)

Depuis 25 ans, avec la Constitution de 1991, les afrodescendants ont gagné progressivement un espace politique en Colombie. Le défi est de consolider ce pouvoir pour transformer les conditions de vie des membres de la communauté.

 

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Mabel Lara, Édison Delgado y Nigeria Rentería. Foto: Guillermo Torres

 

Alors que les États-Unis ont un Président noir et qu'il existe une haute probabilité qu'il soit remplacé par une femme, en Colombie, on a dû attendre 60 ans avant qu'un gouvernement nomme de nouveau un ministre originaire du Choco –Luis Gilberto Murillo au portefeuille de l'environnement–.

 

Une femme noire, Paula Moreno, avait déjà occupé le portefeuille de la Culture sous la présidence d'Álvaro Uribe et ses performances furent si notables que différentes organisations politiques lui avaient offert un poste de vice-présidente dans un ticket pour les élections présidentielles, ce qu'elle  –femme intelligente qu'elle est– refusa. Dans le pays, il ya également un caucus embryonnaire d'afrodescendants au Congrès et une dizaine de municipalités ayant à leur tête des maires noirs, qui forment ensemble une vigoureuse association.

Assurément, les afrocolombiens ont émergé comme acteurs politiques en Colombie il y a à peine 25 ans, avec la Constitution de 1991. Aujourd'hui, ils ont toutes les raisons de célébrer en grand une carte politique qui a changé pour le bien du pays, puisquee de la Colombie méconnaissait.

Mais il a fallu attendre presque 20 ans pour qu'en Colombie se développement de programmes et projets visant à garantir l'égalité effectives aux afrodescendants.   Et il a été nécessaire que les états-uniens élisent un président noir et qu'un groupe de parlementaires afrodescendants de ce pays l'imposent comme condition pour l'approbation du Traité de Libre Échange avec la Colombie. Depuis lors, une partie non négligeable des ressources de coopération des États-Unis ont servi à promouvoir des projets de formation, de développement institutionnel et de génération de revenus dans les communautés afrocolombiennes.

La nomination de  Paula Moreno, la désignation de Luis Gilberto Murillo, l'élection de Zulia Mena à la Mairie de Quibdó et la formation d'un caucus afrodescendant au Congrès dirigé par le sénateur bonaverense (de Buenaventura) Édison Delgado, ont peu à peu établi les bases de l'émergence et de la reconnaissance de leaders nationaux qui comme Barack Obama aux États-Unis, peuvent aspirer aux plus hautes fonctions dans une société qui persiste dans la discrimination.

Ils ne sont pas les seuls. La désignation de  Carmen Inés Vásquez comme Vice-ministre de l'Intérieur, les accomplissements dans le journalisme de Mabel Lara, la participation de Nigeria Rentería ans l'équipe des négociations du gouvernement à La Havane et la désignation  –en tant que personne en charge– de la scientifique originaire du Choco Alicia Ríos comme directrice de Colciencias, élargti le spectre de leaders (en réalité de femmes leaders) afrocolombiennes qui agit avec l'engagement e représenter une communauté ségréguée et marginalisée par la vision centraliste de Bogotá.

Quelqu'un a proposé ces derniers jours que ces femmes se mettent ensemble dans une liste fermée pour le prochain Congrès. Vous imaginez-vous le bruit et les votes que pourrait apporter une liste formée par celles-ci et quelques autres femmes afrodescendantes?

Ce serait un phénomène d'opinion et elles pourraient constituer un caucus d'au moins dix sénatrices qui transfromeraient le Congrès Colombien en un luxe . Rêver ne coûte rien.

Ce qu'il y a de bien c'est que depuis 1991, les communautés noires ont progressivement établi les bases pour gagner un important pouvoir politique. On a gagné quelque chose, mais il y a encore beaucoup à faire. Les défis sont la consolidation et la transformation du pouvoir obtenu - qui jusqu'à présent a été un ensemble de réalisations personnelles- en une force mobilisatrice pour améliorer la condition de vie de la majorité des membres de la communauté noire de Colombie.

À ce jour, des milliers d'hectares ont reçu leurs titres comme territoires collectifs, les consultations préalables sont obligatoires, des efforts sont fais pour améliorer la formation du talent humain, mas la situation des gens ne change pas de manière considérable.

Cela ne se produira jamais avec la vision des technocrates bogotains et il faudrait réfléchir a savoir si le temps n'est pas venu que plutôt qu'une liste au Sénat, de proposer à ces femmes de se lancer dans la course présidentielles. Les gringos, parait-il, le feront en deux étapes : premierement un président noir et après une femme. Nous pourrions y aller pour un deux en un, en faisant que la première femme présidente soit noire.

 

* Avocat et analyste politique, expert en Droit Constitutionnel.Il a été consultant sur des thématiques liées à la gestion publique, panéliste à Hora 20 et Blu Radio et éditorialiste de La Silla Vacía. 

 

Traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com/

 

http://www.semana.com/nacion/articulo/el-poder-de-las-razas-afrodescendientes-participacion-politica/478256

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