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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
26 novembre 2013

L'Afrocolombienne Nigeria Rentería, nouvelle négociatrice avec les Farcs

Elle prendra place dès cette semaine à la table de négociation avec les guérrilleros colombiens à la La Havane, en remplacement de Luis Carlos Villegas.

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Cromos l'a élu comme femme source d'inspiration pour son travail en tant que Conseillère Présidentielle pour l'Égalité de la Femme. Cette avocate représentera la gente féminine et les négritudes à la table de négocitaion, mais elle aura également sous sa responsabilité la gestion de la thématique des victimes sur laquelle elle a acquis une longue expérience chez elle dans le département du Chocó.

C'est son père, Carmelo Rentería qui a décidé de lui donner le prénom Nigeria. Il voulait un nom spécial, qui rappellerait les racines africaines de sa famille. Il voulait que sa fille soit grande et forte comme ce pays, le plus peuplé d'Afrique. Et elle l'est devenue.Nigeria Rentería Lozano est aujourd'hui la Conseillère Présidentielle pour l'Équité de la femme et son bureau est situé au deuxième étage de la Casa de Nariño, pas loin de celui du Président  Colombien Juan Manuel Santos.

Nigeria y est arrivée après 20 ans de carrière comme avocate, après avoir été fonctionnaire avec des responsabilités aussi risquées que celle de juge de proximité de Bojayá, où elle a été témoin de l'entrée de centaines de paramilitaires qui voulaient en finir avec l'hégémonie des  Farc.

Ce fut peut-être la période la plus difficile de sa vie. Elle ne le reconnait pas, et parle même peu de ces années, car elle sait que beaucoup des hommes armés  (des deux camps) qui l'intimidaient dans les rues de la ville sont encore en vie. Elle raconte seulement qu'elle a dû aider à ramasser les cadavres sans têtes, jetés dans la rivière Atrato et qu'elle a vécu l'angoisse des habitants lorsqu'ils furent harcelés parce qu'ils étaient accusés de soutenir l'une ou l'autre bande.

Elle partit de là, épouvantée suite à l'attaque brutale des Farc à Vigía del Fuerte, une bourgade du département d'Antiquoia située de l'autre côté du fleuve. Elle était enceinte de son premier enfant et son époux lui lança un ultimatum: la famille ou le travail. Mais elle ne fut convaincue de renoncer que suite à un accident dont sa mère - inquiète du sort de sa fille en ce jour d'avril 2000 - allait être la victime après avoir été renversée par un véhicule.

 Résignée, elle retourna à  Quibdó, la ville qu'elle considère comme étant sa terre, même si elle est née 'accidentellement' à Codazzi. Nigeria Renteria  ne voulait pas laisser son travail, car elle s'était imposée le défi d'accepter ce poste alors que tout le monde l'avait refusé et qu'elle ne voulait pas s'en aller en courant à la première difficulté.  Nigeria savait ce que signifiait le fait de se battre. En fait, avant d'accepter cette fonction, elle avait gagné l'appréciation des siens car, lorsqu'elle était fonctionnaire au secrétariat de la mairie de Quibdó, elle fut la seule qui se décida à demander à la municipalité pourquoi les employés n'avaient pas reçu de salaire depuis plus d'un an. Et elle allait obtenir gain de cause.

Persévérante selon ses dires, et entêtée pour les autres, cette femme grande de taille, svelte, au sourire impécable et son afro rebelle -on lui a proposé un jour de devenir reine de beauté- est au bout du compte demeurée à Quibdó où, en tant que juge du Tribunal du Contentieux Administratif, elle contribua à la restitution des terres aux communautés afrocolombiennes, comme le stipule la Loi des Négritudes. un peu comme s'il s'agissait d'obtenir un diplôme pour sceller son engagement envers la population noire.

Mais le destin la conduira à Cali à la redécouvete de son autre vocation: le travail auprès des femmes. En tant que Secrétaire  Générale du maire Jorge Iván Ospina, elle impulsa la création du Conseil de la femme qu'elle dirigea. Cette fonction lui rappella son passage au Ministère public local dans le Chocó, un de ses premiers emplois, où elle avait fait face à la réalité des délits sexuels subis par les femmes. C'est forte de ce parcours que Diego Molano l'amena à l'ICBF, avant que Juan Manuel Santos ne fasse appel à elle pour devenir sa conseillère pour l'égalité pour les femmes.

  Traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com

http://www.cromos.com.co/especial-mujeres-inspiradoras/articulo-148781-asi-nigeria-renteria-la-nueva-negociadora-farc

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