Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
20 novembre 2010

Chayotte aux crevettes, plat créé par les afrobrésiliens au 16 ème siècle

chuchuL’origine africaine de divers mets typiques du Brésil. La gastronomie brésilienne est le fruit des mélanges et expériences faites dans les cuisines portugaises, africaine et indigène. Mais ce sont les noirs qui ont façonné ce qu’on appelle la gastronomie brésilienne, principalement ceux des tribus soudanaises (yoruba, nagôs, jejes, tapas et haoussa) et ceux de la côte ouest de l’Afrique, de la Guinée et du Cap-Vert. Ces africains étaient plus acceptés dans les cuisines et introduisirent leur manière de faire la cuisine ici au Brésil.

Ils ont apporté beaucoup de la nourriture que l’on retrouve chaque jour sur nos tables. Les africains ont introduit ici le lait de coco, qui a son origine en Polynésie – mais ce sont eux qui l’ont amené au Brésil – et l’huile de palme. Ils sont également responsables de l’échange du piment du royaume, une espèce des indes, par le piment malagueta dans nos standards d’utilisation quotidienne. Les africains ont également offert au Brésil le feijão preto et le quiabo.

Des plat typiques de l’Afrique, sont devenus des mets régionaux de Bahia, comme le vatapá, le caruru, le mungunzá, l’acarajé, l’angu et la pamonha – qui au contraire de ce que l’on pense n’est pas une invention indigène.

Les africains imposèrent une manière de cuisiner différente de l’européenne ici au Brésil. Les européens travaillaient beaucoup avec la cuisine lente, de out type de viande, en utilisant la propre graisse de l’animal, que ce soit le gibier, la volaille ou le poisson. Les africains faisaient déjà cela pour le bouillon, en utilisant beaucoup d’eau et de la vapeur dans les cuissons. Le Brésilien moyen a hérité d’eux cette manière de cuisiner.

Mais la contribution des africains ne s’est pas limitée à ce qu’ils ont apporté ici de leur immense continent Ils ont également créé des plats ici, dont le plus authentique est une recette que j’adore: chuchu com camarão (chouchou-chayotte aux crevettes). Ils ne connaissaient pas le chouchu, mais ils travaillaient déjà bien la crevette, y compris la technique de salaison et de séchage. Ils n’ont pas seulement modifié des plats portugais, mais aussi les créations indigènes.

Les africains sont également responsables de deux ustensile fondamentaux dans les cuisines du Minas Gerais et de Bahia: des marmites en terre glaise et la cuillère en bois.

Mais leur contribution ne s’arrête pas là, les tribus africaines ont aussi apporté la Pintade et un tubercule au grand potentiel médicinal, l’igname. Sans parler de la canne à sucre, qui fut le deuxième ou le premier actif de notre économie et demeure jusqu’à aujourd’hui une des principales matières première, pour le sucre et l’éthanol.

Du point de vue gastronomique, la canne a donné la garapa ( jus de cane à sucre), la rapadura (cassonade), ou sucre brun et la traditionnelle cachaça (rhum).

Les africains raffolent également de soupe Avec la prédominance de tribus côtières parmi les noirs arrivés au 16ème siècle, certaines recettes sont devenues communes ici. Il y a même une histoire amusante, dont je ne sais s’il s’agit de la vérité ou d’une légende.

Le premier noir est arrivé au Brésil à bord de da armada de Martin Afonso de Sousa, en 1549. Ils venaient de Guinée et du Cap-Vert. Dans ce même navire arrivait le premier Gouverneur Général, Tomé de Souza.

Tomé de Souza s’alimentait très mal, avait des préjugés et vivait malade à cause de cela. Les noirs à bord du vaisseau lui offrirent de la soupe de tête de piranha pour redonner des forces au  gouverneur. Il refusa catégoriquement en disant que compte tenu de son adoration de Saint Jean Baptiste (São João Batista), il ne mangerait pas cela, que du poisson.

Après avoir essayé de convaincre le gouverneur et de n’y être pas  parvenu, le père Manoel da Nóbrega demanda que l’on lance le filet dans la mer. Et savez-vous ce qu’on y a trouvé? Que des têtes de poisson bien fraiches.

Tomé de Sousa prit cela comme un miracle et devint adepte de ce plat qui est très vénéré au Pantanal Brésilien et dans l’Amazonie, la soupe de tête de piranha, qui est un excellent revigorant.

Source: Gourmet Brasilia

 

Traduit du Portugais Par Guy Everard  Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com

Publicité
Commentaires
Visiteurs
Depuis la création 819 132
Publicité
Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
Derniers commentaires
Archives
Publicité