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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
19 décembre 2009

Les Mythes qui font demeurer les noirs américains au chômage

Par John McWhorter 

Traduit de l'Anglais par Guy Everard Mbarga

detroit

Des chercheurs d’emplois remplissent des dossiers de candidatures pour des employs dans un nouveau bar et un restaurant à Détroit (AP Photo/Paul Sancya) 

L'idée même de la crise de l'emploi chez les noirs commencerait à ressembler à une vieille rengaine, comme les expressions "couple interracial" ou "noir de service" si l'on pouvait voir disparaitre deux fléaux qui gangrènent actuellement l’Amérique Noire. Il y a tout d'abord ce mythe écrasant qui distrait la communauté noire. Je ne parle pas de l'idée selon laquelle Snapple a tenté de stériliser les hommes noirs ou que le Sida a été concocté dans un laboratoire. Je parle de cette histoire selon laquelle - "dans le passé, un noir sans diplôme pouvait se rendre dans une usine automobile et obtenir un emploi lui permettant de bâtir une famille. Aujourd'hui, il faut aller à l’Université pour avoir une vie de classe moyenne et l’Université est trop chère". 

Ce mythe néglige la facilité qu’il y a à obtenir une formation professionnelle dans un collège communautaire (et  à quel point c’est peu cher) et d’obtenir un emploi qui ne requiert pas de diplôme universitaire, mais paie un salaire qui permet de vivre et parfois davantage. Il faut penser hors des sentiers battus  - même si dans ce cas, "hors des sentiers battus" signifie juste sous notre nez.

Le gars qui a récemment réparé votre four est-il allé à l’Université? Et pensez-vous qu'il meurt de faim? D'ailleurs, n’avez-vous pas l’impression qu'il gagne presqu'autant qu'un plombier? (C’est effectivement le cas). Et qu’en est-il des installateurs de câble, des mécaniciens automobiles et des inspecteurs en bâtiments?  

Dans n'importe quelle ville, on trouve des panneaux publicitaires  partout dans le transport en commun public présentant des programmes professionnels formant les gens dans ces domaines- parfois, je souhaite que ce soient des jeunes hommes noirs qui apparaissent sur l'affiche plutôt que des femmes noires, Latino ou même des Slaves. Ce n'est tout simplement pas vrai que l'Amérique moderne est un endroit si cruel que les gens qui ne font pas l’Université iront récurer les toilettes. L'administration Obama offre des fonds spéciaux aux collèges communautaires. Il s'agit là, Mesdames et Messieurs d'une législation sur des droits civils qui ne dit pas son nom. Profitons-en. 

Deuxièmement- même si c’est à plus long terme – nous devons nous défaire de la  'Guerre contre les drogues'. La triste vérité est qu’une partie de la raison pour laquelle dans les communautés noires on ne passe pas le mot autant qu’il faudrait sur la manière dont les hommes peuvent obtenir de bons emplois sans passer par la case université, c’est que, une autre carrière alternative continue d’attire: la vente de la drogue dans les rues au prix fort. 

Ce n'est pas vrai que  tous les jeunes noirs vendent de la drogue. La majorité d'entre eux ne le font pas.

Cependant, une bonne partie des jeunes noirs comptés comme étant au chômage ne sont pas sdf ou ne vivent pas aux crochets de leurs mères. Des milliers d'entre eux, chaque année par exemple, retournent dans une grande  ville typique à leur sortie de prison. Et la majorité des terribles fusillades qui se produisent dans les quartiers déshérités et dont on parle dans les journaux sont liés, en quelque sorte au trafic de drogue et à la surveillance du territoire par ceux qui profitent de ce trafic. 

Le mythe de la 'Guerre contre les drogues ' est un corolaire du premier mythe que j’ai mentionné, car les deux sous-entendent qu’il est tellement improbable pour un homme noir de trouver un emploi sans diplôme universitaire, qu’il est inévitable, compréhensible et que c’est même faire preuve de dynamisme pour lui de se tourner vers "les dealers du coin." Je n’oublierai jamais lorsque, à l’occasion d’un événement portant sur la crise qui touche les hommes noirs, une  invitée a indiqué que certains d’entre ces hommes, qui vendaient de la drogue faisaient preuve de discipline en se présentant à leur travail, et une femme noire aisée présente dans l’audience a applaudi. Leur argumentation se basait sur la supposition que ces gars faisaient de leur mieux – ou à la rigueur, méritaient qu’on les laisse en paix. 

Peut-être que c’est le cas – si l’on considère que la vente de la drogue est une option appropriée pour les gens de cette catégorie démographique, un bon nombre d’entre eux en tirerait profit. Bien des gens parmi ceux qui lisent ceci le feraient également dans les mêmes circonstances. Reconnaissons-le, c’est un choix facile – malgré le danger potentiel. Il est facile de rester dans sa propre orbite sociale, et de toujours essayer de se faire offrir la possibilité de devenir le boss. 

Il faut mettre fin à  la 'Guerre aux drogues' - qui a été futile à tous les niveaux - et vendre les drogues comme une substance contrôlée (oui, même les drogues dures), et aucun profit ne sera plus réalisé  dans leurs coins. 

Ce commerce s'écroulerait en quelques semaines – et soudainement,  pour la première fois en 30 ans, on pourra savoir de quel bois les jeunes hommes noirs d’origine modeste   se chauffent. Je sais ce qu’ils feraient- ils commenceraient à chercher des emplois légaux. Leurs frères et sœurs, leurs cousins et leurs enfants les verraient faire - et dans une génération, il n y aurait plus de "crise" black sur laquelle méditer. 

La question est de savoir si on peut faire passer le mot sur la manière d'obtenir un emploi sans avoir été à l’Université avant la fin de la Guerre contre les drogues. Bien sûr, les opportunités ne sont plus ce qu’elles étaient il y a quelques années. Mais les récessions passent, et de toute les façons, les gens promulguent  'Le Mythe' même lorsque l’économie est florissante. C’est de notre responsabilité à tous de contrebalancer 'Le Mythe' et de commencer à travailler avec le monde tel qu'il est. 




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