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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
27 juillet 2009

Impacts de l’Insertion de l’Activité Touristique dans le Candomblé de Salvador

Par Nivia Luzia Silva de Santana*

Traduit du Portugais par Guy Everard Mbarga

Le tourisme est une activité dynamique qui englobe multiples segments qui se fondent sur la relation directe et indirecte entre les personnes, la prestation de service et l’échange de cultures distinctes.

Les produits culturels tels que les festivités, les expressions artistiques, la gastronomie, les traditions orales, les œuvres architectoniques et même la religiosité, sont en majorité des éléments motivateurs ou attractifs pour la marche de cette activité.

Tout au long du processus de développement historique, le Tourisme a eu un impact sur tout et sur tous ceux qui ont été en contact avec lui. Idéalement, ces impacts devraient avoir été positifs, en ce qui a trait aux bénéfices tirés autant du point de vue de la destination que de ses résidents. Dans la ville de Salvador, l’activité touristique est extrêmement motivée par le fort processus culturel acquis par le biais de tout cet héritage laissé par les peuples africains mis en esclavage et qui ont ici préservé et reconstruit leurs modes de vie de manière assez singulière.

En devenant pour cette même raison, dans la contemporanéité, une destination touristique importante – et en tant que tel, sujette aux impacts que cette activité peut exercer.  On sait que “l’industrie’’ organisée pour générer la consommation eut être excessif, en “chosifiant” des personnes, en transformant des biens intangibles en “produits”, en caricaturant des modes de vie et en portant préjudice ainsi autant au touriste qu’à la destination établie, contrariant ainsi ce que se propose le tourisme d’un point de vue idéal.

Selon Luiz Renato Ignarra, auteur du livre Fundamentos do Turismo,  “Lorsque des événements spéciaux sont préparés et menés comme des attractions touristiques, on court toujours le risque qu’ils deviennent de simples produits commercialisés. Et si cela se produit, leur authenticité sera éventuellement détruite, et c’est l’authenticité qui constitue l’aspect principal recherché par le visiteur.”


Tourisme dans le Terreiro – La religiosité de matrice africaine au Brésil suscite en ses adeptes le sentiment d’appartenance, de partage, de complicité étendue qui confère l’identité, même lorsque l’on considère la situation de la “société moderne de masse”, dans laquelle l’individu occupe une place prééminente. Un tel sentiment est directement lié à la dynamique de la société bahianaise composée en majorité par des descendants africains, et disons-le une fois pour toute, à son identité. Par conséquent, les questions pertinentes relativement à la commercialisation de la religion de matrice africaine, le candomblé, ne peuvent pas être traitées de façon isolée, car une série de facteurs liés à une longue histoire, et nécessitant une attention spéciale sont impliqués.


Le Terreiro de Candomblé ne s’isole pas de la communauté non religieuse, il s’agit d’un lieu d’action, d’intégration et de développement. Ce n’est pas une réalité statique, au contraire, il englobe la fonction socioreligieuse qui établit des liens avec les autres individus à travers des actions de nature publique communautaire. On ne pas simplement sous-estimer la force de l’industrie touristique et négliger les possibles impacts qu’elle peut avoir sur les Terreiros de Candomblé.


Peut-être que l’activité touristique dans les Terreiros de Candomblé parviendra à provoquer ce que même les multiples attaques historiques contre elles – provenant soit de l’action de l’Église ou de l’État - n’ont pas réussi à obtenir : sa démonisation , sa dépolitisation et son atténuation conséquente par le biais de la dénaturation des célébrations liturgiques engendrés par la banalisation et la commercialisation de la culture, compromettant ainsi l’identité propre et le mode de vie de la communauté du terreiro.

On a perçu dans la religiosité l’opportunité de disséminer la culture de consommation, et de pourvoir aux carences culturelles dans la ville de manière rentable à partir de la nécessité du visiteur d’interagir avec d’autres modes de vie. Ainsi, encore aujourd’hui, l’héritage africain demeure en plein stade de confrontation avec le système dominant et raciste qui historiquement a cherché à dégrader sa structure.


         Analyser cette relation et les conséquences qui en découlent pour la dynamique des cultes afro-brésiliens constitue une question de premier ordre, autant pour le tourisme, dans le sens de la réflexion sur les limites devant être établies, que pour la société brésilienne, qui met ainsi en péril sa propre identité. Curieusement, le touriste qui visite une église n’interfère pas dans les processus d’ordre liturgique, pour autant qu’il y ait visite, elle bénéficie aux aspects externes à la religion. Pourtant, ce processus de commercialisation a débuté les cadres de l’Église Catholique (avec la vente des indulgences etc.), mais la banalisation a débuté avec la religion dont la matrice fu en Afrique.
S’agirait-il là d’une coincidence?


*Licence de Tourisme – Fondation Visconde de Cairu ( Salvador/ Bahia) en 2007.;
Coordinatrice Pédagogique de l’Institu Oyá, Salvador /Bahia;
Mène une recherche sur les impacts de l’insertion de l’activité touristique dans les terreiros de Candomblé dans la ville de Salvador.

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