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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
15 avril 2009

Barack Obama et la politique de la chaise vide à la conférence de l’Onu contre le racisme

Associated Press

Par Marlene Nadle

Le fait que le premier président noir de l'Amérique continue de boycotter la conférence internationale de l'ONU sur le racisme programmée pour ce mois est une amère ironie.

La position du président Barack Obama quant à sa participation à cette conférence se traduit en gros ainsi : Faites-le comme nous voulons, ou nous n’en ferons pas partie. Il a déjà obtenu que toutes les références à Israël, aux réparations pour l'esclavage et à une proposition d’interdiction de tout discours diffamant une religion quelconque soient retirées du document de travail de  la conférence.

Pourtant, il n’est toujours pas disposé à ce que les États-Unis y participent. Même si l'administration utilise la menace pour arriver à ses fins, il ne s’agit pas vraiment d’une victoire pour les États-Unis.

Le traînement de pied d'Obama et la menace de boycott commenceront à réduire toute bienveillance qu’il a créée en sa faveur et à celle de  l'Amérique dans les nations où vivent des noirs.

Les populations dans ces pays, comme beaucoup d'Américains avaient  espéré qu'il dirigerait la lutte pour une  justice raciale, et non qu’il en constituerait un des obstacles.

La décision du président de boycotter viendra en contrepoids de sa tentative de tendre la main au monde Musulman en Turquie. Des indications laissent penser que le boycott a été préconisé par les membres de la communauté juive tant aux États-Unis qu’en Israël.

S'il continue de céder à cette pression, il sera perçu par le monde Musulman comme une preuve supplémentaire que l'Amérique ne peut être considérée comme un intermédiaire  honnête dans aucun processus de paix.

Malgré les torts que sa menace de boycott produit, son administration poursuit son jeu de pouvoir.

Le Porte-parole de Département d'État Robert A. Wood déclare  que les États-Unis ne s’engageraient de nouveau dans cette conférence que si ses documents correspondent à nos critères. L'a principale objection qui reste se trouve dans la section qui réaffirme la déclaration de la conférence de l'ONU sur  le racisme en 2001.

Cette  déclaration de 2001 contient des déclarations que beaucoup d'Israéliens considèrent hostiles. Obama semble adopter une politique consistant à tuer le messager plutôt que s'occuper du message. Il réagit aux symptômes, et non à la cause.

Il s’agit là d’une réponse étroite, inefficace à la colère arabe et mondiale contre Israël,  colère en partie gratuite et antisémite, en grande partie se déchainant sur la base de griefs légitimes.

En limitant le droit des gens de livrer  leurs sentiments et d’être entendus, le Président Obama aura neutralisé la conférence même si les États-Unis y participent finalement.

Quelque soit la décision finale d'Obama relativement au boycott, certains membres de la Congressional Black Caucus envisagent d'assister à la conférence. Bien que les membres du Congrès ne voyagent pas habituellement quand ils sont en session, la direction du Comité des Relations Étrangères du Congrès déclare être ouverte à cette idée.

En attendant, le Black Caucus essaie de persuader l'administration d'être présente sans grand succès pour l’instant.

Au cours d’une réunion avec les officiels du Département d'État, le Caucus a posé une question évidente : Pourquoi ne pas simplement rejeter les parties du document  qu'Obama ne supporte pas, et se rendre dans tous les cas à la conférence ? Il n'y a rien de radical en cela. C'est la procédure standard à l'ONU d’émettre une réserve sur un  paragraphe particulier d'un document et de tout de même approuver le reste du document par la suite.

Plutôt que de répondre à la logique de la question du Caucus,  le personnel du Département d'État a juste bafouillé sur des personnes essayant de détourner  la conférence.

Dans la dernière ligne précédant la conférence, le Congressional Black Caucus poursuivra le dialogue avec les fonctionnaires du Département d'État. Le plaidoyer pour sa cause sera renforcé par une campagne nationale d'Appel à Obama (Call-Obama) organisée par le TransAfrica Forum, qui travaille avec la Caucus.

Dans sa déclaration annonçant la campagne, le Forum indique : «Il y a une croyance largement répandue au sein de l’administration selon laquelle nos communautés ne se soucient tout simplement pas de la conférence à venir. Nous savons que la réalité est différente."

Peut-être était-ce une façon de dire qu'Obama considère que la communauté noire d'Amérique lui est acquise.

L'effet de refroidissement sur la bienveillance envers les  États-Unis ne fera que grandir avec le silence continuelle d'Obama et  son dégoût de s’engager à assister à la conférence.

Avec un peu de chance, il sera "assez flexible" et assez brave pour inverser le boycott avant que cela ne nuise davantage à l’Amérique et à son administration.

Marlene Nadle est une journaliste spécialisée dans les affaires étrangères et membre du Transregional Center for Democratic Studies à la New School University de New York.

© Copyright 2009 Globe Newspaper Company.

Traduit de l'Anglais par Guy Everard Mbarga

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