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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
4 septembre 2008

Obama : « Chavez est une menace maîtrisable »

Publié dans La Nacion en juin dernier

Barcak Obama est arrivé sans précipitation et totalement convaincu qu’il peut devenir le premier président afro-américain dans l’histoire des Etats-Unis.

Le candidat démocrate donne toujours l’impression d’être imperturbable, pondéré et de réfléchir à tout une fraction de seconde de plus que le reste des politiciens avant de parler. Il y a des politiciens qui occultent leurs faiblesses et essayent de paraître plus forts qu’ils ne le sont. Obama n’en fait pas partie. Il accepte sa vulnérabilité. C’est cette qualité qui lui permet de se lier aux gens et aux électeurs, en particulier aux plus jeunes.

“Il y a un lien naturel entre les Etats-Unis et l’Amérique Latine » dit-il lors d’une interview dans laquelle il promet, s’il est élu président, d’entamer un dialogue avec Cuba et le Vénézuela, les « ennemis » des Etats-Unis, et considère qu’Hugo Chavez est « une menace, mais une menace maîtrisable ».

Lorsqu’on lui demande si son épouse Michelle pense qu’il court un quelconque danger durant la campagne électorale, il reconnait sans aucune hésitation l’influence qu’elle a sur lui. « Evidemment, je pense qu’en premier lieu, elle m’aurait freiné dans cette course à la présidence », dit-il. « Je pense que nous avions tous des inquiétudes au départ, mais je crois aussi que la protection des Services Secrets est excellente. "

L’objectif de cette entrevue de 20 minutes avec le candidat était de voir tout ce qu’il savait des hispaniques aux Etats-Unis et sur l’Amérique Latine. Et il a sans aucun doute accompli sa tâche.

Obama n’a jamais voyagé en Amérique Latine en 46 ans d’existence. Il ne soutient pas le Traité de Libre Échange que négocient les Etats-Unis et

la Colombie.

Et

peut être qu’il suspendrait ou renégocierait le traité commercial qui existe depuis 1994 avec le Mexique. Mais sa politique extérieure pour la région va bien plus loin.

“Quand la guerre en Irak prendra fin, nous pourrons à nouveau nous concentrer [sur l’Amérique Latine] ", souligne t-il. Il allait par la suite citer une longue liste d’action qu’il voulait mener pour ne pas oublier la région (Comme l’a fait l’actuel président George W.Bush dès le 11 septembre 2001)

Les actions qu’Obama (président) mènerait en Amérique Latine : “J’entamerais le dialogue avec nos ennemis de Cuba et du Venezuela…j’annulerais les restrictions de voyage de ceux qui ont de la famille à Cuba…Je veux m’allier à des pays comme le Brésil pour chercher des sources d’énergie moins polluantes …J’ai approuvé le Traité de Libre Échange avec le Pérou, mais je m’oppose à celui de

la Colombie

jusqu’à ce que j’ai la preuve qu’ils ne tuent pas là bas des leaders syndicaux…il faut cesser ce genre d’activités paramilitaires. »

Et Hugo Chavez? Est-il une menace pour la sécurité nationale des Etats Unis et du reste du continent?

-Oui, je crois qu’il est une menace, mais une menace maîtrisable. Nous savons, par exemple, qu’il a pu être impliqué dans le soutien aux FARC (Forces armées révolutionnaires colombiennes) et avoir porté préjudice à un pays voisin. Ce n’est pas le genre de voisins que nous voulons….Je crois qu’il est important, à travers l’Organisation des Etats d’Amérique (OEA) ou des Nations Unies (ONU) d’initier des sanctions indiquant que ce type de comportement  est inacceptable. Ce que j’ai dit est que nous devons utiliser une diplomatie avec le Venezuela …et avec tous les pays du monde.

Malgré le fait que ses déclarations concernant le Venezuela et Cuba, (“Je doute que Fidel ait rédigé son éditorial le plus récent…je crois qu’il est trop malade pour le faire) ont été très médiatisées, c’est en premier lieu la relation avec le Mexique qu’il veut réparer.

« Il est très important de se rapprocher du gouvernement mexicain, à l’opposé de l’administration Bush, pour découvrir ce dont ils ont besoin de l’autre côté de la frontière afin de promouvoir le développement économique et la création d’emplois », commente t-il. Plus d’emplois là bas signifie moins de sans-papiers venant aux Etats-Unis.

Pour l’année en cours, plus de 1000 personnes au Mexique ont trouvé la mort à cause de la guerre entre les cartels de la drogue. Obama le sait et croit que la consommation aux Etats-Unis fait aussi partie du problème. « Je ne légaliserait pas la marijuana », dit-il. « Mais je pense que nous devons réduire la quantité de drogue aux Etats-Unis », ajoute t-il.

La sénatrice Hilary Clinton a obtenu plus de votes de latinos que lui durant les primaires dans les 50 Etats et Porto Rico. Certains pensent que cela est dû à la tension qui, durant des décennies, a existé entre afro-américains et latinos. Mais d’autres notent l’effort insignifiant, inefficace et improvisé de la campagne d’Obama vis-à-vis des électeurs hispaniques.

“Je crois que cela est lié uniquement au fait que les latinos me connaissent moins que la sénatrice Clinton », dit-il en guise d’explication. Ils ne savent pas, ajoute t-il, qu’il a travaillé avec la communauté latino de Chicago, qu’il a soutenu les efforts de légalisation des sans papiers et d’amélioration des programmes éducatifs. Mais ce que beaucoup d’entre eux savent, c’est qu’en tant que sénateur, il a voté en faveur de la construction d’un mur de 1000km sur la frontière avec le Mexique.

Si vous devenez président, arrêterez vous la construction du mur?

-Je veux savoir tout d’abord ce qui fonctionne…

-Mais un mur, cela fonctionne?

-Je ne le sais pas encore.

-Mais vous avez déjà voté en faveur de la construction du mur

C’est bien vrai. J’ai voté pour commencer la construction du mur à certains endroits de la frontière. Je crois qu’il y a des zones où c’est très judicieux et  où il peut sauver des vies, si l’on empêche que des gens traversent des zones désertiques très dangereuses. (Environ 400 personnes meurent chaque année sur cette frontière)

Un autre sujet qu’il examinerait aussi en tant que président devrait être celui des rafles et du rapatriement des sans papiers. « Je ne crois pas qu’appréhender une mère, la séparer de son enfant et la rapatrier sans en mesurer les conséquences, soit la méthode nord-américaine de faire les choses », dit-il.

Obama n’a pas voulu s’engager, comme le proposa Clinton, à envoyer une réforme du système migratoire au Congrès durant ses 100 premiers jours à

la Maison

Blanche.

Il a déclaré que ce n’était pas réaliste alors qu’il devait résoudre en premier lieu la guerre en Irak et la crise économique actuelle. Cependant, affirma-t-il: « Ce que je peux garantir, c’est une proposition de réforme migratoire au cours de la première année ».

Obama a étudié l’espagnol à l’école secondaire et durant deux ans à l’université. « Avant, mon espagnol était bon », reconnait-il. Mais maintenant il l’a presque totalement oublié. « Yo hablo un poquito español, pero no es very good», s’est-il alors risqué à dire dans les deux langues.

Au cours d’un récent discours sur Cuba, il prononça seulement le mot « liberté » en Espagnol. Et, à l’aide d’un prompteur, il vient de tourner une publicité pour Porto Rico.

Dans ses présentations, il a l’habitude de ressortir cette phrase de César Chavez et Dolores Huerta (fondateurs de Asociación Nacional de Trabajadores del Campo) : « Oui c’est possible ». Mais il est conscient que prononcer quelques mots dans un mauvais Espagnol n’est pas suffisant pour gagner les 10 millions d’électeurs latinos lors des élections présidentielles de novembre et la bonne volonté de 550 millions de latino américains.

Et pour tenter de démontrer qu’il serait un président d’actions et non de paroles, il souhaite effectuer très vite son premier voyage en Amérique Latine.

“J’aimerais beaucoup y aller…avant novembre”, affirme t-il.

Ce seraient ses premiers pas en Amérique du Sud

Par Jorge Ramos
Pour

LA NACION

Traduit de l'espagnol par Diana Bernadotte

http://noticias.mx.yahoo.com/s/11062008/76/n-world-1020775-obama-quot-ch-amenaza-manejable-quot.html

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