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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
9 juillet 2007

Noirs dans l'élite brésilienne (II)

La présence des afrodescendants dans les classes sociales  A et B passe de 9% à 15,8%. Faites connaissance avec certains des hommes qui ont  conquis leur place au sommet de la pyramide.

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Ce coût, selon lui, représente ce que le Brésil  n'a pas investi tout au long de l'Histoire –et qu'il devrait investir dès à présent —pour réduire le  fossé qui existe entre les noirs et les blancs quand on parle de l'éducation, du logement d'habitation, et du système sanitaire.

"Cest un débat qui commence à peine à affleurer. Il y a encore beaucoup à faire pour atteindre l'idéal", affirme-t-il. Hélio Santos rappelle que le Brésil compte 80 millions de noirs, soit le double de la population argentine, qui attendent une chance d'inclusion sociale.

Quand ils arrivèrent au Brésil fuyant les misères vécues dans leurs pays d'origine, les immigrants européens avaient déjà, presque tous un domicile et un emploi garantis. Un privilège qui ne fut jamais donné aux plus de 750 000 noirs qui pendant plus de 350 ans ont travaillé comme esclaves dans les exploitations agricoles éparpillées dans les Pays. "S'il y des noirs dans l'élite, cela a beaucoup à voir avec l'effort qu'ils ont fait pour conquérir leur place", affirme Santos. Aujourd'hui, même s'ils représentent 46,4% de la population économiquement active, les noirs gagnent la moitié des salaires payés aux blancs.

Même parmi ceux qui possèdent des niveaux de scolarité, le salaire est 30% moins élevé, selon une étude effectuée par l'Institut Ethos.

La situation est encore pire pour les femmes. Elles gagnent à peine  46% par heure de ce que gagnent les hommes. "Être noir m'a obligé à faire plus d'efforts. Je devais toujours prouver que j'étais au moins deux fois plus compétent, mais  la charge (de travail) a toujours été  supérieure", confesse Domingo Ramos, qui à à peine  30 ans coordonne le département de contrôle dépendant de la multinationale  DuPont dans toute l'Amérique Latine.

Fils d'un électricien et d'une maîtresse de maison, l'administrateur d'entreprises  , titulaire d'un MBA de l'USP a déjà mené des projets en Holande et vécu aux États-Unis. "Des fois, je me sentais une étoile solitaire, car j'étais le seul noir dans la salle à l'université", lance-t-il. Ressentait-il un sentiment de solitude? "Non. De frustration. Cela doit changer un jour."

Le directeur Commercial chez Siemens, César Almeida, a la même opinion. A 42 ans, il affirme être fier de pouvoir offrir une vie confortable à ses trois  três filhos, mais se plaint du fait qu'il n y ait pas plus d'engagement du gouvernement pour amplifier les politiques publiques d'inclusion. "C'est triste de voir que le nombre de noirs dans la favela et dans la population carcérale grandit de plus en plus."

Osvaldo Nascimento,Cadre ingénieur chez IBM

Dans une tentative de renverser ces chiffres il faut évidemment et, bien sûr améliorer leur image, de nombreuses entreprises ont commencé à mettre en place des programmes de diversité et d'inclusion raciale. L'un d'eux est coordonné par  Osvaldo Nascimento, cadre chez IBM. La compagnie, aux côtés d'institutions elles que  Itaú et HSBC, qui fut l'une des pionnières dans le développement de ce type d'action a créé des projets spéciaux pour embaucher des stagiaires afrodescendants et offre des cours de formation et de langues. "Nous voulons réduire le fossé qui existe dans la formation entre  les jeunes noirs et les jeunes blancs qui arrivent sur le marché du travail ", affirme-t-il. Fils d'un tailleur et d'une maitresse de maison, Nascimento a fait une formation en ingénieurie à l'Université  Mackenzie.

Après avoir effectué un stage en Angleterre,  il étudie à l'Unicamp, fait sa spécialisation à Harvard et un MBA à la Fondation  Dom Cabral. Il peut être considéré comme un exemple de ceux qui sont arrivés au sommet de la pyramide, tout comme  Antonio Carlos Buenos, directeur des Ressources Humaines de Bradesco, César Nascimento, propriétaire d'un Cabinet Conseil et ancien cadre dans des corporations telles que  Price, Thompson et Microsoft, ou encore l'homme d'affaires de 82 ans Adalberto Camargo, élu en 1966 le premier député noir au Brésil.

Malgré cela, le nombre de noirs occupant des postes de direction dans les grandes entreprises est encore très faible. "Ils sont moins de 2% dans un Pays ou la population afrodescendante représente 54% ", alerte l'avocat  Humberto Adami, un autre exemple de réussite qui défend des  causes  comme celle prévoyant la création de quotas pour les noirs dans les universités. Il rappelle que bien que le Brésil s'identifie comme un Pays multiracial, il y a encore beaucoup de chemin à faire. "Un jour j'étais avec  Joaquim Barbosa dans un restaurant à  Ipanema, à Rio, on attendait l'arrivée de nos voitures et une dame nous a donné les clefs de son véhicule en pensant que nous étions des voituriers", raconte-t-il.

"Il existe encore dans l'inconscient des gens l'idée qu'un noir en costume est voiturier ou agent de sécurité dans un supermarché ." César, de Siemens, a également une histoire intéressante : "J'ai pris un taxi à l'aéroport et quand j'ai dit que je partais à  Alphaville, le taximan m'a demandé dans quelle équipe de foot je jouais", raconte-t-il. Cela semblait être une blague.

Mais, ils rappellent que inconsciemment, les gens imaginent que les noirs ne réussissent à gagner l'argent que dans les sports ou en tant que chanteur de pagode. Un fait erronné qui s'explique également par une autre statistique : les afrodescendants représentent 66% des 10% des plus pauvres de la population.

http://www.terra.com.br/istoedinheiro/455/economia/negros_elite.htm

Traduit par Guy Everard Mbarga

Humberto Adami, célèbre avocat de Rio de Janeiro

César Nascimento, propriétaire d'un cabinet conseil Av. Paulista

Adalberto Camargo, 82 ans, Homme d'Affaires, premier député noir élu au Brésil

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