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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
24 mai 2007

Marizabel Blanco, directrice des relations avec les communautés afrodescendantes: "Le racisme persiste encore dans notre pays"

Le mois de mai est propice pour célébrer et exalter la grande contribution de nos frères afrodescendants dans la construction de notre grand pays. Un effort qui part du président même qui cherche à restituer le respect pour l’identité et l’attachement à nos racines. Stimuler des valeurs d’égalité marque le futur des meilleurs citoyens.

Par: Yorkman Reinoso

Marizabel Blanco


Le mot noir ou noire pour faire référence à une personne de couleur est très souvent utilisé dans notre pays, avec différentes connotations évidemment, certaines basées sur l’affection, d’autres sont péjoratives, racistes. De toute manière, ce terme si populaire comporte des caractéristiques très peu affables, qui excluent délibérément ou non.

Depuis l’arrivée du président Chávez au pouvoir, un sujet tabou comme celui du racisme a pris sa place et est devenu un sujet actuel de base dans le débat général. Pour ces raisons et dans le cadre du mois du fait Afrovénuézélien, terme propice et bien mérité par cette grande partie de la population de notre pays, la jeune directrice des relations avec les communautés afrodescendantes, Marizabel Blanco, évoque avec nous la façon dont persistent les marques d’une déformation de l’esprit qui souille notre mélange particulier, et nous fait pénétrer dans une série de projets qui ont pour objectif, sous ‘impulsion du président Chávez, de revendiquer et d’exalter la valeur de nos populations noires, de nos afrodescendants.


Pour quelle raison le terme afrodescendants est-il devenu si populaire dans le Vénézuela actuel, Surtout si l’on tient compte du fait qu’il y a dix ans on aurait pu dire qu’il ne faisait pas partie de notre vocabulaire commun ?

C’est exact, car on parlait de noirs, de façon totalement méprisante. Même aujourd’hui on continue de parler de “noirs”, le terme afrodescendant est nouveau est encadré dans un contexte juridique qui naît de la Conférence de Durban qui s’est tenue en 2000 en Afrique du Sud, durant laquelle tous les pays se sont mis d’accord sur l’appellation Afrodescendants quelque soit la partie du monde dans laquelle est arrivée la diaspora africaine, disons comme conséquence d’un processus d’esclavage et dans d’autres période pour des motifs politiques plus proches de la contemporanéité.

C’est la raison pour laquelle le terme a été consacré dans notre pays. Après notre visite à cette rencontre, il s’est institutionnalisé, et en particulier, nous encourageons l’usage de ce terme au Ministère de la Culture  car c’est une manière de reconnaître notre identité, notre culture, nous encourageons le débat dans notre diversité et  nos différences. Parmi les Afrodescendants comme unité il y a la diversité, les afrodescendants dans notre pays se différencient dans leurs coutumes qu’ils soient de Paria ou de Miranda.


De quelle manière la communauté afrodescendante a-t-elle apporté sa contribution au pays?


On peut l’observer sous divers points de vue, dans le cadre politique avec son action remarquable à n’importe quelle époque, comme par exemple l’action héroïque de libération de Jose Leonardo Chirino, le marron Andrezote à Yaracuy, et dans notre histoire actuelle avec des exemples comme l’ancien ministre de l’éducation Aristóbulo Istúriz, le député Modesto Ruiz, la negra Antonia, et beaucoup d’autres afrodescendants qui ont été exemplaires. Mais il y a aussi d’autres domaines dans lesquels le talent des afrodescendants s’est distingué comme dans les arts, le sport…cependant, sans obtenir sa place dans ce qui représente la communauté.


Le 10 mai 1795 est une date représentative dans notre histoire pour le sens du soulèvement de José Leonardo Chirino, mais pour les communautés afrodescendantes, a-t-elle une importance pareille ou cela passe-t-il inaperçu ?


Si vous posez la question dans le contexte de l’état Falcón, tout le monde répondrait par l’affirmative, et au-delà de Falcón, tout afrodescendant qui se définit comme tel répondra également de même, car l’exploit de José Leonardo a une implication symbolique de résistance, de lutte, de réussites. Il est une figure qui par conséquent mérite sa place dans l’histoire et qui a servi de base pour que durant le mois de mai l’on célèbre le sentiment de la lutte afrovénézuélienne dans notre pays.


Nous nous battons pour que les dates aussi importantes que le 28 mai - quand le dernier bateau chargé d’esclaves est arrivé à Puerto Cabello, et également le Jour du Marron au cours du même mois (une date que l’on veut officialiser dans l’état Yaracuy )soient popularisés. Dans le cadre de la Commission Présidentielle contre le Racisme, nous nous battons pour des revendications en vue de la sauvegarde de notre héritage a.

Pourquoi y en a-t-il donc qui crient sur tous les toits que le thème de l’afro descendance n’a pas lieu d’exister puisque selon eux le racisme n’existe pas au Venézulela?


Partons de l’époque de la colonie quand
tous les systèmes de la traite des esclaves étaient utilisées justement pour créer le moule de l’opinion de cette population, qui travaillait déjà sous la domination des blancs auxquels cela ne convenait pas que les afrodescendants s’intéressent à la connaissance de leurs origines ou de tout vestige de leur culture, de leurs traditions, de leurs racines africaines, tout avait pour objectif d’encourager le mépris pour leur nature de “noir ” face à la condition du blanc.

Des mécanismes de pouvoir et de domination très cruels, qui cependant se maintiennent sous d’autres modalités très subtiles et qui font que au jour d’aujourd’hui, beaucoup d’afrodescendants rejettent leurs racines, leurs origines. On parle là d’endoracisme ou de honte ethnique. C’est pour cela qu’il est triste qu’autant de personnes, que ce soit de l’opposition ou des sympathisants du pouvoir, minimisent le sujet ou mieux, ne reconnaissent pas la valeur de ces contributions des noirs africains à notre histoire. Ils ne comprennent pas que le respect pour notre diversité culturelle passe par la reconnaissance de tous ceux qui font partie de cette grande nation, qu’il s’agisse des indigènes, des immigrants ou des afrodescendants.

Le racisme persiste donc dans notre pays…


Naturellement et de plusieurs manières, discrimination contre les femmes, dans, dans la gestion des images, du point de vue médiatique, dans le monde du travail, de l’éducation, il existe des pratiques d’enseignement qui l’impulsent, même dans nos communautés, mais avec le concept révolutionnaire qui promulgue l’égalité de façon très claire. L’avenir que les nouvelles générations doit nous offrir un pays plus uni et attaché à ses racines.


Que pensez-vous du Décret de l’Assemblée Nationale qui commémore l’action héroïque, source de liberté de José Leonardo Chirino?

Eh bien, il s’agit d’un acte qui dignifie ce grand personnage noir, qui crée un cadre de référence pour les afrodescendants et démontre à tous comment on est en train de se battre contre l’exclusion. C’est un exemple à suivre par d’autres instances de pouvoir, se remémorer les dates historiques, les exalter et les faire connaître.

Traduit de l'Espagnol par Guy everard Mbarga

yreinoso@minci.gob.ve 

http://www.minci.gob.ve/entrevistas/3/13717/el_racismo_todavia.html

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