Selon l'ONU, les afrodescendants sont fortement affectés par la crise économique
- Brasília
À l'ouverture de la réunion sur la Décennie Internationale des Afrodescendants de l'Organisations des Nations Unies (ONU) ce jeudi 3 décembre, le haut commissaire aux droits de l'homme de l'organisation, Zeid Ra’ad Al Hussein, a affirmé que en temps de ralentissement économique, les afrodescendants sont fortement affectés et que l'écart entre riche et pauvres augmente davantage.
Selon lui, il est fondamental que les gouvernants implémentent des politiques sociales qui s'adressent aux afrodescendants pour garantir l'égalité des chances à ce secteur de la population. “Il y a eu du mépris et un manque d'investissement publics dans les quartiers à prédominance afrodescendante. Cela doit être inversé. Réduire les inégalités est fondamental pour atteindre les objectifs de développement adoptés par les leaders cette année ”, a indiqué Hussein, en faisant référence aux Objectifs de Développement Durable qui ont ét convenus par les pays membres de l'ONU.
La Décennie Internationale des Afrodescendants a été proclamée par l'assemblée générale de l' ONU et va de 2015 à 2024. Les thèmes de la décennie sont structurés en trois axes qui sont la reconnaissance, la justice et le développement. Par le biais de son adoption, la communauté internationale reconnait par là que les personnes d'ascendance africaine représentent un groupe distinct dont les droits humains doivent être promus et protégés, selon l'ONU. La rencontre de ce jeudi dernier à Brasília, regroupe des participants de l'Amérique Latine et de la Caraibe et est la première rencontre sur la Décennie Internationale des Afrodescendants.
La Ministre des Femmes, de l'Égalité Raciale et des Droits Humains, Nilma Lino Gomes, a présenté aux participants à l'évnement les actions du gouvernement brésilien pour combattre les inégalités raciales. Elle a indiqué que la perspective du combat de ce type d'inégalité est présente dans les programmes sociaux et dans le modèle de développement adoptés par le gouvernement brésilien. “Au début de cette décennie, 12 noirs sur 100 vivaient dans l'extrême pauvreté au Brésil. En 2014, ce chiffre a chuté à 3,6 et le niveau de pauvreté de la population est tombé à 71%”, a indiqué Nilma.
Parmi les propositions de la Décennie Internationale des Afrodescendants, il y a l'adoption ou le renforcement de lois antidiscriminatoires générales et des actions pour garantir leur implémantation effective, en plus de l'engagement des états à assurer l'accès aux services de santé et d'éducation de qualité aux afrodescendants.
Le représentant du Mouvement Social Afrodescendentes du Venezuela, Diógenes Díaz, affirme que la seule manière d'en finir avec la pauvreté et les inégalités sociales est de changer les modèles sociaux. “C'est un rêve, mais un rêve qui est possible”. Selon lui, il faut créer un forum permanent des afrodescendants aux Nations Unies pour que les thématiques liées à ce groupe soient en débat permanent avec les organisations de la société civile.