La Marimba des peuples noirs de Colombie et de l'Équateur au Patrimoine Immatériel de l'Unesco
La région colombienne du Pacifique Sud et la Province d'Esmeraldas partagent un passé commun, exprimé par leur culture, dans laquelle se distingue la musique, qui vient d'être déclaré Patrimoine Immatériel de l'humanité par l' Unesco.
Proposée sous l'inscription 10.COM 10.b.13, elle a été acceptée mercredi dernier en matinée par le Comité InterGouvernemental pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel Immatériel réuni à Windhoek, capitale de la Namibie.
La marimba est un instrument de percussion, d'origine africaine, ayant la forme d'un xylophone. La déclaration —de patrimoine immatériel — comprend la musique et la danse produits à partir de cet instrument, très utilisé dans les zones d'établissement il y a des siècles, des esclaves qui avaient réussi à fuir et à se libérer de leurs maitres, également connus comme les marrons.
On considère comme patrimoine immatériel les usages, les eprésentations, les instruments et les techniques que les individus reconnaissent et qui sont reproduites constamment de génération en génération par un groupe sur un territoire.
Il s'agit de la troisième déclaration d'un patrimoine immatériel équatorien après la langue zápara en 2008 et la technique d'élaboration du sombrero de paille toquilla, en 2012.
Produite de manière conjointe, la déclaration est le fruit d'un travail binational qui a initié le premier Cabinet binational tenu entre le gouvernement Rafael Correa et celui de Juan Manuel Santos qui se sont réunis à Tulcán en 2012.
Le ministre de la Culture de l'Équateur, Guillaume Long, a expliqué que l'Unesco a félicité l'Équateur pour la qualité du dossier présent, une enquête menée par l'antropologue afroéquatorien Pablo Minda.
L'ambassadeur de Colombie en Équateur, Fernando Panesso, a rappellé que “les frontières sont inventées par les hommes ”, mais la musique appartient aux mêmes personnes, une façon de dire que, même si deux pays sont impliqués, le patrimoine inscrit appartient à un même peuple . Et il a relevé que la marimba est un instrument qui suppose un respect de la nature.
La déclaration sauvegarde les possibilités de maintenir le transfert générationnel. Sadia Sánchez, représentante de l'Unesco pour la Bolivie, l'Équateur, la Colombie et le Venezuela, a pour sa part souligné que la déclaration aidera à donner une plus grande notoriété à la et entrainera une prise de conscience sur son importance. Elle a ajouté que l'Équateur a une des politiques publiques patrimoniales les plus avancées en Amérique Latine.
Selon ce que rappelle le musicien Lindberg Valencia, la musique produite avec la marimba est millénaire et exprime la spiritualité des religions africaines. En 2001, ajoute-t-il, on avait déjà tenté d'inscrire la marimba comme patrimoine immatériel, sans succès à cette occasion.
La declaration coincide avec la première année de la décennie afrodescendante qui a été déterminée par l'ONU pour 2015 à 2025. Dans le cadre de la Décennie, le Ministère de la Culture a déjà réalisé diverses activités comme la Route du Marron (Ruta del Cimarrón. I)
http://www.telegrafo.com.ec/cultura1/item/la-musica-de-marimba-declarada-patrimonio-inmaterial-de-la-humanidad-por-la-unesco.html
Traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com/