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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
4 avril 2015

Les leaders afrocolombiens de Medellín veulent être plus impliqués

Accès à l'emploi et à la propriété sont quelques unes des difficultés de cette frange de la population.

Par:   | 

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Photo: David Sánchez/EL TIEMPO

10% des enfants afrodescendants, de moins de 12 ans sont déscolarisés.

Nous avons progressé du point de vue de l'organisation, en autonomie, en capacité de lutte et de résistance, mais nous sommes stagnons en ce qui concerne l'économie, le social et l'administratif ”, indique Víctor Córdoba, leader de la communauté afrodescendante de Medellín.

Pour Córdoba, même s'il y a des avancées dans l'organisation politique de cette population, le racisme quotidien, institutionnel et structurel, qui rend plus difficile l'inclusion dans les dynamiques de la ville et du pays, persiste.

C'est ce que démontre l'Étude de Caractérisation de la Population Afrocolombienne qui indique que 62% des foyers formés par cette population subistent avec un salaire minimum ou moins chaque mois. En plus du fait que 43% des femmes sont chefs de famille, et la possession de propriété privée est moindre.

 Selon Jessa Pino Ríos, le leader afrodescendant, cette problématique persiste parce queles changements de paradigme par rapport à la réalité afro ont été entravés par l'administration municipale, qui a relégué les initiatives de la communauté concernant les projets éducatifs, de santé, d'habitat et d'emploi.

 

Je sens que nous faisons du sur place, même si sur le papier, les moyens devant nous aider à surmonter les exclusions existent, surtout en ce qui concerne le domaine de l'emploi dans lequel on nous perçoit encore comme des employés et non comme des leaders”, affirme Pino.

La taux de chômage de cette population est de 19%, plus élevé que la moyenne de la ville qui se situe à 8% selon le Département Administratif National de la Statistique  (Dane).

Cette exclusion dans le domaine de l'emploi  –assure Córdoba– s'accompagne des plus grandes difficultés pour l'accès, la permanence et la qualité dans le cycle éducatif, puisque cela limite l'accès à des emplois de qualité, à l'entrepreuneuriat et complique la sortie de la pauvreté.

Cet inconvénient social se voit réflété dans les statistiques. Selon l'Étude de Caractérisation, seul 12% des membres de la communauté afrodescendante ont un niveau technique ou supérieur d'éducation ; 40% ont fait des études secondaires ; et 32 % seulement ont fait le primaire.

Les premières barrières sont l'exclusion et la discrimination, qui naissent dans l'imaginaire collectif social et qui limite l'accès à l'éducation, à la santé et à l'emploi. En plus, onnous a stéréotypé comme étant dépourvus de capacités et comme des des personnes corrompues”, dindique Córdoba.

Ces facteurs aidant–affirme le leader– les entreprises publiques et privées interdisent à la population afrodescendante l'accès à l'emploi qualifié, à l'éducation supérieure et à un système de santé de qualité.

Cette condition socioéconomique est évidente également dans le fait que la majorité des afrocolombiens vivent dans des quartiers des niveaux 1 et 2 dans des aménagements urbains de réinstallation. D'autres, qui ont été victimes de déplacement forcé s'installent dans la périphérie.

Les gens disent que le racisme estchose du passé, mais nous le vivons et il utilise des formes si subtiles que parfois on ne le sent pas. Par exemple, quand on nous minimise en nous traitant de ‘pobrecitos(petits pauvres)’. Le sentiment le plus solidaire est le respect, mais quand se manifeste du dégoût,  il y a déjà une barrière”, affirme Córdoba.

Les cinq représentants élus des communautés noires

Les 72 organisations d'afrocolombiens de la ville ont élu il y a quelques jours les cinq(5) conseillers dans le cadre de la Politique Publique de la Communauté Afrocolombienne de Medellín, qui représenteront cette communauté jusqu'en mars 2017.

La tâche des représentants de cet organe collégial est d'établir le dialogue direct avec l'administration municipale, provinciale et la Présidence de la République.

À cette assemblée appartiennent également les le maire de Medellín, le directeur de la planification, le secrétaire de la Culture Citoyenne, le directeur département des Négritudes et le directeur national des Communautés Noires.

Les cinq représentants ont été élus après avoir défendu publiquement leur projet politique et social.

Chaque représentant doit coordonner une table thématique autour de laquelle on débat sur les problématiques et besoins actuels dans chaque domaine en rapport avec l'axepour lequel il a été élu.  À cette table de discussion peuvent prendre part les organisations sociales, culturelles et la communauté en général, qui pourront y manifester leurs inquiétudes, leurs doutes, leurs problèmes  et présenter leurs projets.

Chacun des cinq conseillers est responsable d'un axe thématique : développement économique et social, droits humains, éducation ethnique, territoire et environnement en plus de la culture et des communications.


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Selon les chiffres officiels, il y a à Medellín  218068 personnes afrodescendantes, soit 10% de la population total de la ville. Archive/EL TIEMPO

Les cinq axes ensemble ont la responsabilité de préparer les éléments de discussion du nouveau plan de développement que le nouveau maire de Medellín doit présenter”, a indiqué Víctor Córdoba, leader afrodescendant et directeur exécutif d'Afromedellín.

Cette fois, selon Róbinson Martínez, autre leader afrodescendant, étant donné que ni l'accord municipal, ni la loi qui le réglemente ne requièrent de grandes exigences pour ceux qui aspirent à intégrer cet organe de participation “nous avons décidé d'étudier les CV avec attention et de tenir compte du niveau d'éducation et de l'expérience”.

Pour Córdoba, en cette nouvelle période, les règles du Conseil seront plus rigides et devront être respectées par les conseillers.

Ce que nous exigeons et qui avait disparu, c'est la représentativité de ceux qui participent. Le réglement dit que l'on doit réaliser une rencontre tous les deux mois, cela doit se faire avec diligence”, ajoute Córdoba.

Axe territoire et environnement

Elvis Jafeth Leyes est étudiant de dernière année en Sciences politique de l'Université d' Antioquia et membbre du Collectif Afrocolombien Afroudea. Il est également membre du Centre Populatire Afrocolombien (Cepafro) et du Secrétariat Opérationnel de l'Autorité Nationale Afrocolombienne (Anafro). Il a été activiste pendant plus de 10 ans dans le processus afro et a pris part à divers projets de recherche autour de la population Afro Urbaine et Afromedellinoise.

Axe des droits humains

Tobías Moreno Ramos, enseignant depuis plus de 30 ans, en plus d'avoir été activiste syndical affilié à l'Association des Instituteurs d'Antioquia (Adida). Il est avocat de l'Université Luis Amigó et actuel président et représentant légal de l'Association Afrocolombienne (Afrobello), membre actif de la Fédération des Organisations de Base et des Conseils Communautaires Afrocolombiens  (Fedecoban), ancien consultant départemental et ancien commissaire pédagogique national.

Axe du Développement Économique

Osias Marmolejo, conteur et technologue en Administration, en plus d'être compositeur musical, directeur de l'orchestre Son Guaguandó et membre de la Fondation pour l'Autonomisation de la Musique Afrocolombienne ( Fundación para el Empoderamiento de la Música Afrocolombiana), il a participé à l'Association Afromedellín.

Axe Culturel et des Communications 

Marino Rentería, leader afrocolombien, folkloriste et agent culturel, président et représentant légal de la Corporation Afrocolombienne  Malcom X, avec laquelle il mène des travaux avec des jeunes et des jeunes pour le développement de leurs habiletés en musique et chant, avec une emphase sur la culture afro. Ils offrent aussi des conseils pour l'obtention de bourses . Il est l'actuel Président du Conseil directif du Festival Afro Urbain de Medellín.

Conseillère en Ethno-Éducation

Virginia Mena, diplomée en Éducation et en Humanité et en Espagnol et Lottérature, en plus d'être une spécialiste de l'Éducation Sexuelle. Elle a été enseignante pendant plus de 25 ans, est affiliée à l'Association des Instituteurs d' (Adida), au sein de laquelle elle présente des ateliers en éducation ethnique.

Traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com

PAOLA MORALES ESCOBAR
Rédactrice EL TIEMPO

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F
"“Les gens disent que le racisme est chose du passé, mais nous le vivons et il utilise des formes si subtiles que parfois on ne le sent pas. Par exemple, quand on nous minimise en nous traitant de ‘pobrecitos(petits pauvres)’. Le sentiment le plus solidaire est le respect, mais quand se manifeste du dégoût, il y a déjà une barrière”, affirme Córdoba."
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