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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
18 novembre 2014

Les communautés noires Garifunas du Honduras menacées d'expulsion de leur terres ancestrales

Le gouvernement ne nous aide pas parce que nous ne sommes pas d'ici à l'origine, nous sommes venus de l'Île de Saint Vincent il y a plus de 300 ans, nous avons combattu pour l'indépendance vis-à-vis de l'Espagne, nous nous sommes battus aux côtés de Francisco Morazan, et chaque fois qu'ils veulent montrer le Honduras au monde, ils montrent notre danse et nos traditions, et maintenant  …. ils nous insultent en disant que nous sommes des intrus,” explique David, un porte parole de la communauté Garifuna.

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Les Garifuna sont un peuple qui vit sur la côte atlantique du Honduras depuis plus de 300 ans, mais cette année, le gouvernement du honduras les a déclaré intrus sur des terres que les autorités ont vendu à des investisseurs privés pour la construction de complexes touristiques multimillionnaires du nom de Induras, ironiquement le nom Garifuna pour désigner le Honduras.

Au départ, le gouvernement avait promis que le projet touristique se ferait avec la participation des communautés et que ces dernières recevraient 7% de l'ensemble des bénéfices. C'est ainsi qu'ils ont convaincu les populations de la communauté de Tornabe. Suite à cet exemple, la communauté de Barra Vieja  a refusé de prendre part au projet et c'est dès lors que la violence est apparue.

Le 6 Août, les forces militaires ont menacé d'expulser de force les membres de la communauté. Elles ont indiqué qu'elles avaient reçu un ordre de la National Port Industry indiquant que ces terres leur appartenaient, malgré le fait que les Garifuna affirmaient qu'ils vivent là bien avavt l'existence de la Compagnie Portuaire Nationale. Ils sont arrivés au Honduras en 1797, bien avant même que le Honduras n'existe en tant que nation.

Ils sont venus pour nous faire partir comme si nous sommes des ennemis, mais le peuple  Garifuna, nous n'avons que nos tambours et notre encens, nous ne portons pas d'armes et nous ne combattons personne, mais nous ne les laisserons pas nous faire quitter nos terres, ” indique Karla David, un leader  Garifuna qui s'est rendu à Tegucigalpa pour une conférence de presse en vue d'expliquer ce qui se passe.

Nous savons qu'ils sont très intéressés à nous mettre hors de leur route. Ils veulent toute la côte et ils bénéficient de tout le soutien des autorités parce que deux des principaux investisseurs dans le projet sont les anciens présidents du Honduras Ricardo Maduro et Rafael Callejas,” indiquent David.

Les 29 et 30 septembre, le Système National d'Enregistrement des Personnes a tenté d'attaquer la communauté, par le biais de civils armés qui affirmaient que les Garifunas n'avaient aucun droit d'être là, dans une action claire de racisme et de violence par des responsables publics. Ils ont également reçu des menaces de la part de représentants d'Induras qui leur ont idiqué qu'ils détenaient des documents de propriété pour la terre.

Le gouvernement ne nous aide pas parce que nous ne sommes pas d'ici à l'origine, nous sommes venus de l'Île de Saint Vincent il y a plus de 300 ans, nous avons combattu pour l'indépendance vis-à-vis de l'Espagne, nous nous sommes battus aux côtés de Francisco Morazan, et chaque fois qu'ils veulent montrer le Honduras au monde, ils montrent notre danse et nos traditions, et maintenant ils veulent se débarasser de nous et nous insultent en disant que nous sommes des intrus,”  explique David.

Avec l'aide des organisations des droits humains, la communautéa évité l'éviction, les militaires ont déjà expulsé la communauté de Nueva Armenia, et les gens de Barra Vieja essayent de stopper les attaques contre eux et contre l'ensemble des communautés Garifuna.

Nous sommes ataqués, mais nous nous battons pour nos territoires. On attaque les Garifunas et d'autres groupes indigènes, récemment ... la communauté de Puerto Castilla a été attaquée avec des centaines de bombes à gaz lacrymogènes  par les militaires sous les ordres d'une compagnie minière qui réclamme à présent  la propriété de nos terres ,” explique encore David.

Les Garifunas sont attaqués et le gouvernement Hondurien ne s'en préoccupe pas, même s'il viole de nombreux accords internationaux qui protègent les communautés traditionnelles. L'intérêt dans le profit semble plus fort que la protection des droits de populations qui ont toujours appartenu au Honduras.

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