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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
22 juin 2014

Les afroéquatoriens d'Esmeraldas constituent la moitié de l'équipe de l'Équateur

Esmeraldas est petit. Ce serait comme si un état pauvre comme celui de la Caroline du Nord fournissait la moitié des joueurs de l'équipe nationale US.

ESMERALDAS, Équateur - Pour les habitants de cette province peu peuplée du long de la côte Pacifique de l'Equateur, ce célèbre tournoi de football international en cours au Brésil se résume à ça: Esmeraldas vs le monde.

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Enner Valencia, auteur de trois buts en 2 matches en Coupe du Monde a grandi à Esmeraldas

C'est que l'équipe qui représente l'Équateur en Coupe du Monde est toute une bizarrerie démographique. Dix de ses 23 joueurs proviennent de la province d'Esmeraldas, tandis que plusieurs autres ont été formés ou ont grandi. Pourtant Esmeraldas ne compte que 530 000 habitants, soit à peine 3% de la population de l'Equateur. C'ets un peu comme si la Caroline du Nord fournissait la moitié du contingent de l'équipe de nationale masculine des États-Unis.

Et ce n'est pas tout : Presque tous les joueurs sélectionnés pour la Coupe du Monde pour l'équipe de l'Équateur sont des afroéquatoriens, une minorité ethnique qui ne représente que 7%  de la population.

''Il y a plein de bons joueurs dnas la province ", explique Ezequiel Mosquera, un soldat de l'armée à la retraite qui regardait un match dsur un terrain de football de la ville d'Esmeraldas. "Ils sont faits d'un bois très solide."

La richesse des talents de football ici est d'autant plus extraordinaire compte tenu des conditions rustiques. Esmeraldas abrite un port maritime, une raffinerie de pétrole et une industrie de la pêche. Mais les trois quarts de la population vit dans la pauvreté et l'infrastructure sportive est lamentable.

La province accueille 37 équipes de football professionnelles et amateurs , mais il n'y a que quelques cinq terrains de football réglementaire où ils peuvent pratiquer et jouer. En conséquence, les joueurs se rassemblent souvent sur les grandes plages sablonneuses du Pacifique, où ils installent des terrain de football de part et d'autre de la plage.

Le foot de plage est peut-être l'un des secrets du succès d'Esmeraldas.

Les rencontres représentent la survie du plus apte. Lors d'un de ses matches, on comment une faute sur un joueur qui tombe durement au sol. C'est l'occasion pour ses coéquipiers, les entraîneurs et même les spectateurs de sauter sur le terrain pour demander un penalty. Un joueur en colère prend l'élan pour assener un coup à l'arbitre, qui l'esquive.

Ensuite, il y a la surface de jeu. Non seulement il est difficile de dribbler et de tirer dans le sable, mais quand la marée monte, les terrains de football se transforment en nappes de boue.

"On s'enfoce dans le sable et il faut avoir beaucoup de puissance dans les jambes '' , dit Omar Estupiñan, président de l'Association de football d'Esmeraldas. ''Cela rend les joueurs plus forts.''

En fait, après avoir appris le jeu sur la plage, les joueurs excellent souvent quand il se déplacent terrain en gazon. Mais eux aussi sont en mauvais état.

Au stade principal de football à Esmeraldas, le terrain est plein de mauvaises herbes. Dans le vestiaire, il manque souvent de l'eau. Les joueurs renoncent aux douches et enfilent leurs vêtements de ville sur le banc de touche. Certains lavent leurs crampons de football dans les flaques de boue.

Pourtant, il y a une forte incitation économique à pratiquer le sport. Les emplois ici sont rares et beaucoup de jeunes hommes pauvres considèrent le "futbol" comme l'un des rares moyens pour aider leurs familles et progresser dans la vie.

 Alexander Rangel, qui vit dans un bidonville Esmeraldas avec sa mère et son beau-père est un adolescent prometteur. Il n'a que 15 ans mais mesure déjà plus de 6 pieds de haut.

Récemment, au cours d'une matinée pluvieuse, Rangel s'entrainait avec d'autres gardiens de but dans une session de formation parrainée par l'Association de football. Il bondissait dans les airs pour arrêter des tirs, puis atterissait durement sur le côté, avant de se servir de ses deux pieds pour pour bloquer plus de tirs.

Alors qu'il respirait difficilement lors d'une pause durant son entrainement, Rangel indiquait qu'il rêve de jouer en première division de l'Équateur avant de signer avec un club professionnel en Europe.

"C'est pourquoi je suis ici: pour travailler dur et pouvoir faire avancer ma famille '', dit-il.

Rangel et d'autres joueurs et les entraîneurs évoquent le facteur racial. Ils affirment que les joueurs noirs sont tout simplement plus talentueux. Et Esmeraldas, qui est peuplée de descendants d'esclaves africains, est l'une des rares provinces à prédominance noire en Equateur.

''C'est la génétique'', affirme John Cagua, l'entraîneur de Deportivo Esmeraldas Petrolero, un club semi-pro .

Cagua souligne que son équipe de football et d'autres équipes d'Esmeraldas sont relativement pauvres et jouent dans les ligues de brousse de l'Équateur. Sans surprise, les joueurs les plus doués de la région ne restent pas très longtemps, car les clubs les plus riches importants de la ligue de football  du pays manoeuvrent pour lfaire signer les meilleurs talents. D'autres trouvent gloire et fortune à l'étranger.

C'est le cas d'Antonio Valencia. Il gagne des millions en jouant pour Manchester United en Angleterre et est le capitaine de l'équipe d'Équateur en Coupe du Monde.

"Il est une source de fierté pour tout le monde à Esmeraldas", dit Luis Valencia, l'oncle Antonio, qui dirige une pharmacie locale. "Quand il joue bien, on dit: ''Votre neveu était bon! Sinon, ils disent: '. Hé, votre neveu a mal joué "

Valencia et ses coéquipiers ont mal joué leur première rencontre de Coupe du Monde dimanche dernier, qu'ils ont perdu face à la Suisse 2-1.

Cependant, le seul but en faveur du pays sud-américain a été inscris par un autre Valencia - Le Milieu de terrai Enner Valencia, qui n'a aucun lien avec Antonio - mais uqi lui aussi est né et a grandi à Esmeraldas.

L'Équateur a remporté son deuxième match contre le Honduras vendredi à Curitba avec 2 buts du même Enner Valencia. Ils affrontent la France le 25 Juin à Rio de Janeiro au Stade de Maracana.

Traduit de l'Anglais par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com/

http://www.globalpost.com/dispatch/news/regions/americas/140620/ecuador-world-cup-soccer-esmeraldas

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