Les afrobrésiliens ont un salaire 36% moins élevé que celui des blancs
Malgré toutes les avancées sociales et les conquêtes de la race noire, certaines différences persistent dans les classes au Brésil. Une enquête réalisée par le Département Intersyndical de la Statistique et des Études Socioéconomiques (Departamento Intersindical de Estatística e Estudos Socioeconômicos -Dieese) montre que les travailleurs noirs gagnent encore moins que les blancs et que leur progression professionnelle est également plus faible.
Ces différences font partie des thèmes discutés lor de la Troisième Rencontre Internationale des Littératures, Histoires et des Cultures Afrobrésiliennes et Africaines (3º Encontro Internacional de Literaturas, Histórias e Culturas Afro-Brasileiras e Africanas) qui s'est tenue le mercredi 20 novembre à Teresina.
À l'occasion de la journée de la conscience noire (le 20 novembre), les leaders afrobrésiliens ont profité de la rencontre pour débattre sur des questions liées aux noirs. “Pour nous des communautés quilombolas, qui sont plus de 160 dans l'état, le préjugé et le racisme est le même que celui affronté par le noir qui vit dans la ville, car nous sommes dans des endroits plus éloignés et beaucoup n'ont pas accès aux droits basiques de citoyenneté”, indique Marcos Vinicios Ferreira, coordinateur dans l'état des communautés Quilombolas.
La recherche menée par le Dieese révèle que la moyenne salariale des noirs est de 36% inférieure à celle des non noirs. L'enquête considère les noirs (pretos) et les métisses (pardos) comme étant noirs, et les blancs et les jaunes comme non-noirs. Létude a été réalisée dans six capitales et dans le district fédéral (Brasilia).
La chercheuse de l'Université de Brasília, Maria de Lourdes Teodoro, révèle qu'il faut analyser et faire des recherches por savoir si c'est vraiment le préjugé le facteur déterminant expliquant la différence salariale. “Il faut vérifier si la formation de ces professionnels noirs est égale à celle de blancs. Sans cette information, il est difficile d'évaluer s'il y a une distortion, du racisme, de la discrimination ou si le problème découle d'une difficulté technique des travailleurs”, explique Maria de Lourdes.
Pour le professeur Eduardo Duarte, de l'Université Fédérale du Minas Gerais, les nouvelles générations ont déjà une plus grande conscience des dommages que le racisme cause dans le vivre ensemble social. “Le Brésil est un pays de métisses, mais aussi de blancs, de noirs, d'asiatiques et ces tensions finissent par toucher la littérature ”, indique Eduardo.
La coordinatrice sociale de Coisa de Negro, Luciane Teixeira, indique que la population noire veut simplement une chance. “Il nous faut des politiques d'actions d'égalité sociale, qui sont encore très lentes, pour que les quotas servent à réparer cette lenteur”, indique Luciane Texeira.