Oscar Gamboa - Responsables des Affaires Afrocolombiennes à la Présidence de la Colombie
Les hommes et les femmes politiques, les universitaires et les leaders noirs ont souligné l'importance de la diaspora pour le développement de l'Afrique, dans le même temps qu'ils ont discuté des formules pour soutenir les communautés afrodescendantes réparties à travers le monde au cours d'un sommet de dirigeants d'origine africaine à Cali (dans le sud-ouest de la Colombie).
Lors du Troisième Sommet Mondial des Maires et des Dirigeants Africains et Afrodescendants, les origines noires ont été exaltées dans le but qu'une fierté renouvelée par les origines motive ceux qui se sont vus forcés à quitter le continent il y a plusieurs générations à travailler pour son développement.
Dans ce sens, lors de la rencontre mondiale -qui s'est pour la première fois tenu hors du continent africain-a été proposée une collaboration dans les deux sens, par laquelle les afrodescendants trouvent un appui dans leurs pays d'origine pour venir à bout des inégalités et se développer socialement et économiquement.
"Le défi est que la diaspora africaine, comprise comme la combinaison de communautés très anciennes qui ont quitté le continent comme esclavisés et d'autres qui en sont sorti plus récemment, puissent aider au développement de l'Afrique ", a indiqué à l'AFP Kim Butler, professeure d'Histoire de l'université américaine de Rutgers.
Butler a expliqué qu eles afrodescendants peuvent soutenir le développement de l'Afrique "financièrement à travers les transferts", mais aussi par des "formes plus originales et effectives" par exemple en faisant pression auprès des gouvernements des pays dans lesquels ils vivent pour que ces derniers adoptent des politiques favorables au continent.
Dans ce sens, le représentant de l'Unesco Ali Mousse a souligné lors d'une conférence que la présence d'une "diaspora forte" de l'Afrique dans les nations latinoaméricaines comme le Brésil ou la Colombie peut-être très utilie, par exemple, dans l'intérêt de ces pays à étendre "les relations directes avec l'Afrique, sans intermédiation des grandes puissances ".
"La diaspora est centrale pour aider l'Afrique à établir des relations dans le postcolonialisme", a souligné Mousse.
Les experts soulignent que pour accroitre les effets de la diaspora, il faut d'abord que les afrodescendants se sentent fiers de l'être.
"Toute relation avec l'Afrique renforce notre identité, donc l'appui de chaque afrodescendant au développement de l'Afrique passe par le fait pour celui-ci d'assumer son identitié, et cela ne sera possible que si le fait d'être noir est de plus en plus perçu comme un signe de survie face à l'adversité et moins comme un synonyme d'esclavage et de souffrance ", a expliqué Butler.
Dans ce sens, la spécialiste souligne l'importance que les universitaires et les leaders prennent part à ces rencontres et exaltent les valeur spositives du fait d'être afrodescendant.
Ainsi, lors de la cloture de l'événement de Cali -ville comptant la plus forte population noire de Colombie-, Djbril Diallo, conseiller principal du Directeur exécutif de l'Onusida a indiqué que le succès de ce sommet réside dans le fait qu'il "a contribué au renforcement des liens entre l'Afrique et les afrodescendants".
Le directeur du programme afrocolombien de la présidence de Colombie Óscar Gamboa, a pour sa part cité comme plus grande réalisation de la rencontre la "création du réseau mondial des dirigeants pour promouvoir le développement économique des peuples africains et afrodescendants, pour l'inclusion sociale ".
La Colombie qui est le second pays ayant la plus forte population noire en Amérique Latine, après le Brésil, a été choisi pour être le siège de ce réseau mondial que Gamboa aura la charge de mettre en place.
Le responsable a de plus souligné le succès de la rencontre d'affaires des petites et moyens entrepreneurs afrodescendants qui s'est tenue dans le cadre du sommet et au cours de laquelle ont été enregistrées des "transactions de l'ordre de 3.800 millions de pesos (près de 2 millions de dollars) en huit heures de travail".
Durant le rendez-vous de Cali, un hommage a été rendu à la ministre italienne de l'intégration Cécile Kyenge, qui a subi des attaques racistes depuis sa nomination en avril dernier.
La rencontre afro se déplace dès ce lundi dans la ville colombienne de Cartagena (nord), icone de la liberté des africains esclavisés durant la colonisation espagnole, car étant la région dans laquelle se forma le premier palenque de la vice-royauté de la Nouvelle Grenade.
Le révérend et activiste étatsunien Jesse Jackson fait partie des conférenciers qui prendront part au rendez-vous de Cartagena.
Selon le recensement le plus récent -de 2005-, la population noire en Colombie représente 10,6% de ses 47 millions d' habitants.
Les deux premiers rendez-vous des maires et dirigeants noirs se sont tenus au Nigéria et au Sénégal.
Traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com