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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
7 mars 2013

Les monarques européens et leurs Royalties tirés du Commerce esclavagiste

Par Luis María Anson 

Sa Majesté Christianissime le Roi de France, Sa Majesté Catholique le Roi d'Espagne, les monarques d'Angleterre, du Portugal et de Hollande se sont consacrés durant plusieurs siècles au trafic des esclaves. Ils chassaient les noirs, et il n y a ici aucune exaggération verbale, en Afrique Occidentale. Par la suite, ils les transportaient dans les cachots des bateaux négriers vers l'Amérique et les y vendaient pour qu'ils exécutent divers offices serviles, dont certains étaient d'une dureté extraordinaire. L'immense oppresion historique ne fut pas anecdotique. Elle s'est étendue au cours du 16ème, du 17ème, du 18ème et du 19ème siècle.

 

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De vingt à cent millions d'esclaves africains furent amenés d'Afrique en Amérique du fait de la cruauté du blanc occidental, sous la responsabilité de Rois européens, car il ne s'agissait pas d'une aventure ou d'un délit de quelques scélérats. Les monarques chrétiens furent les bénéficiaires de la plus importante honte historique de l'Europe cultivée et éclairée. À l'époque d'Isabel II, on faisait encore commerce des eslaves à Puerto Rico. La ''démocratie'' États-Unienne d'Amérique allait vivre au milieu du 19ème siècle une guerre civile atroce pour l'abolition de l'esclavage. Jusqu'en 1865, on remplissait la bouche des états-uniens en parlant de ''démocratie'', alors qu'ils détenaient des esclaves.

La prétension de l'empereur Pedro II du Brésil d'éliminer le trafic des esclaves lui coûta son trône. Des militaires, des aristocrates et des propriétaires fonciers réagirent face à la décision du Monarque d'abolir l'esclavage et le détrônèrent. Dans mon livre, La Negritud, j'évoque minutieusement la page la plus obscure de l'Occident chrétien.

 C'est donc avec un intérêt particulier que j'ai lu l'oeuvre de Reyes Fernández Durán La Corona española y el tráfico de negros. L'auteure n'entre pas dans les appréciations d'ordres religieux, éthique ou moral. Elle se contente de fournir un tableau de données qui explique  comment se faisait la traite négrière, quelles compagnies intervenaient, quelle monnaie était utilisée, combien étaient payées pour les marchandises, quels avantages obtenait le Roi d'Espagne ou celui de France ou d''Angleterre, pour chaque tonne de chair humaine. Du monopole initial qu'exerçait le monarque espagnol au libre commerce qui s'articulait autour de la South Sea Company britannique, Reyes Fernández Durán apporte des données pertinentes non seulement sur la vente des esclaves, mais également sur la législation qui l'encadrait, de même que sur l'éducation, le traitement et l'occupation des Noirs dans les Lois Des royaumes des Indes, les Codes Noirs français et britanniques, et même l'activité d'Inquisition dans la vente et l'établissement des africains noirs. Une honte interminable qui dura quatre siècles.

Tous les six mois, selon l'auteure de ce livre révélateur, la compagnie chargée de commettre le grand outrage devait payer les droits du commerce des esclaves à la cour de Madrid. L'unité de comptes était le Réal de Vellon, qui était composé de 34 maravédis. Le real de a ocho, le peso escudo ou hard dollar (peso duro) s'établirent officiellement pour l'achat-vente des esclaves, avec leurs spécifications en poids et en équivalence. "Dans El Archivo des Simancas - écrit Reyes Fernández Durán on trouve un résumé de Estado de Quenta de Derechos de Esclavos Compañía de Asiento du 1er Janvier 1731 à la fin de Décembre 1734. Dans ce résumé est noté dans l'unité de compte, les Réal de Vellon, ce que devait payer la société pour les Noirs introduits ainsi que les salaires qu'on leur aait exigé de payer aux ambassadeurs et à d'autres pendant quatre ans. "

Nous ne sommes pas dans l'Egypte des pharaons ni dans la Rome des Césars et des empereurs. Nous sommes dans une Europe cultivée du 18ème siècle, dans l'Europe chrétienne, catholique ou protestante, qui imposait ses codes moraux. Mais le commerce des esclaves se faisait ouvertement, comme une autre pratique commerciale. L'Occident chrétien n'a toujours pas payé la facture historique de tant de sang versé dans sa chasse aux noirs en Afrique noire, pour tant de familles déchirées, pour  la souffrance des esclaves enchaînés dans des cachots des navires, navigant vers une destination inconnue, à des milliers de kilomètres de la patrie perdue, pour souffrir sous le fouet du blanc la cruauté  parfois indescriptible de l'esclavage en Amérique. Le Livre des Reyes Fernández Durán représente une contribution indispensable pour l'étude de la plus importante honte historique de l'Occident chrétien.

 

Traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com

http://www.elcultural.es/version_papel/OPINION/32397/La_mayor_verguenza_del_Occidente_cristiano

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Commentaires
F
Je suis effarée par la partialité et l'incomplétude de cet article! Ceux qui vous ont le plus déportés en esclavage furent l’Empire arabe puis l’Empire ottoman, formations politiques qui dominaient militairement, culturellement et économiquement la région du monde par lesquelles s’effectuaient la traite négrière (traversée du Sahara, de la Méditerranée, de la mer Noire, de la mer Rouge) et les principaux marchés aux esclaves (grandes villes d’Afrique du nord et de la péninsule arabique, puis de Turquie) . Elle a été la plus longue et la plus régulière des trois traites, ce qui explique qu’elle ait globalement été la plus importante en termes de nombre d’individus asservis : 17 millions de Noirs réduits en esclavage sur une période allant du VIIe siècle à 1920!<br /> <br /> <br /> <br /> La traite atlantique , la seule dont tu parles , fut un commerce d’Africains au profit d’autres Africains, d’un côté, et d’Européens (Espagnols, Portugais, puis Anglais, Français, Néerlandais, Danois et ensuite Brésiliens et Cubains), de l’autre : 11 millions de personnes, dont l’essentiel à partir de la fin du 17ème siècle. La traite intracontinentale des Noirs africains remonte au moins au XIe siècle ; bien avant 1850, le nombre de captifs restant en Afrique occidentale était plus élevé que le nombre de captifs exportés par les traites occidentales : 14 millions de personnes, dont une partie est ensuite revendue par des Noirs eux-même à des Européens ou des Arabes. Donc au final ce sont les Blancs qui vous ont le moins déportés!!!<br /> <br /> <br /> <br /> Et ce n'est pas tout : l’abolition de la traite négrière , puis celle de l’esclavage, ont été décrétées en Occident, appliquées dans le monde colonial sous domination ou influence blanche,avant d’être exportées en Afrique Noire et en Orient. Ainsi le pape Pie VII écrivait-il à Louis XVIII en 1814 : “La religion désapprouve et maudit ce commerce ignoble par lequel les Africains sont exportés et vendus comme s’ils n’étaient pas des hommes mais tout simplement des animaux.” L’abolition de l’esclavage a été proclamée une première fois en France pendant la Révolution, à l’initiative de l’abbé Henri Grégoire le 4 février 1794, le deuxième décret d’abolition de l’esclavage signé le 27 avril 1848 par Lamartine, toujours en France!<br /> <br /> <br /> <br /> Entre 1861 et 1865, 110 070 soldats et officiers Nordistes, essentiellement Blancs , trouvèrent la mort pendant ou après la Guerre de Sécession pour mettre fin à l’esclavage des Noirs! Alors si vous êtes libres aujourd'hui c'est grâce à qui? A DES BLANCS!
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