Le Cali Exposhow rend homage aux afrocolombiens sur la passerelle de mode
Les mannequins afrodescendants ont eu une forte présence cette année sur la passerelle du CaliExposhow à la différence des trois dernières . Ce jeudi, Carlos Arturo Zapata et deux designers du Choco ont dédié leurs créations à la race noire.
Par: Redacción de El País
Mary Cruz Castro Quintero, Nubia Moreno et Carlos Arturo Zapata sont les designers qui présenteront leurs collections lors du défilé de la Mairie de Santiago de Cali.
Mary Cruz Castro affirme que "la majorité de la population de Cali est afrodescendante et cette discrimination dont parlent les mannequins afros est réelle, les prototypes et les mesures apportées par les événements de mode sur la passerelle sont différentes des corporéités corporalidades de nos afrodescendants".
On dit des mannequins afros qu'ils ont un rythme naturel,
une cadence dans la démarche, et il leur est plus facile de marquer certaines zones du corps.
Ernesto Guzman Jr. /El País
La créatrice de mode indique de plus que à travers sa collection, elle souhaite susciter une réflexion sur la corporalité afro: " Nos hanches ont une connotation, la taille, les visages et ces corps vêtus de tissus et des teintes très énergétiques : ogames d'oranges, de jaunes très acides, une palette de couleurs qui recréent le territoire africain et afrodescendant. "
Lors de la onzième édition du Cali Exposhow 2011 ont été présentés 60 mannequins afrodescendants. Pour le défilé de clôture qui doit servir d'ommage aux afrodescendants à l'occasion de la célébration de leur année et qui était prévu pour vendredi,à 21 h 45, au Centre d'Événement Valle del Pacifico, 45 mannequinsde race noire ont été choisis.
Pour la mannequin Karen Alegría, de l’agence One ", on devrait inclure plus d’afrodescendants dans les défilés, mais pas simplement qu’il y ait un défilé d’afrodescendantes, car dans ce domaine aussi, nous sommes discriminés."
Cette belle afro, qui a participé au El Desafío en 2009, une téléréalité de Caracol, raconte que l'an dernier, les designers n’ont choisi que trois mannequins afrodescendants. " Avec autant de mannequins afros à Cali, pourquoi ne pas en inclure plus? On nous considère comme une minorité, et ce n’est pas la réalité " , dit Karen, étudiante en esthétique faciale et corporelle de 22 ans.
Elle affirme également avoir ressenti le racisme dans sa chair. " Parfois, ils nous font nous sentir mal, car nous devons souvent nous battre les unes contres les autres pour être présente dans un défilé, et c’est très inconfortable car nous sommes nombreuses et toutes méritent une chance."
Ouvertement, elle dénoncé le racisme qui règne : " Nous nous sommes rendues compte que certains créateurs ont dit l'an dernier qu’ils ne voulaient pas de mannequins afros pour leurs défilés."
Et Karen n'est pas la seule à se sentir discriminée. Même si Mary Montaño, de l’agence Chachi Ledesma participe depuis trois ans comme mannequin au Caliexposhow, et même si elle mesure 1m80, a un visage et une passerelle enviable, elle affirme que : " Pour les défilés, on préfère toujours les mannequins blondes et blanches. Une fois lors d’un défilé, on nous a dit expressément qu’on ne voulait pas de 'noirs'. "
Certaines mannequins afros comme Marlen Rodriguez, étudiante en communication sociale de l'Université de Santiago de Cali, affirment qu’ont leur a même insinué qu'elles doivent changer leurs caractéristiques pour entrer dans les patrons de beauté ", On ne te le dit pas toujours littéralement, mais cela t’arrive par message subliminal et tu le captes. Ils devraient comprendre que si une noire s’opère le nez ou porte des cheveux indiens, elle perd son identité. Le noir est noir, le blanc est blanc. La Miss Univers est belle ainsi , avec ses traits noirs, avec son corps de noire. "
Pour sa part Gilyan Hinestroza, de Eledayl Models a sa propre théorie: "En Colombie, il est très difficile de trouver un mannequin afro ayant les mesures requises, car nous avons tendance à être fortement curviligne et plus grosses." Cette étudiante de cinquième semestre en Commerce international de 19 ans est mannequin depuis un an "pour aider à la maison." Son rêve avec ce Caliexposhow est de gagner 1 million $. La moyenne de gains pour un passage sur la passerelle dans la catégorie Nouveaux visages, est de 220 000 $ (pesos colombiens) par défilé.
Pour Carlos Hernán Bermúdez, de l’agence El Molino, les choses ne se sont pas mal passées : il participe au CaliExposhow depuis trois années de suite et l’an dernier , il a fait cinq défilés et il s’est payé ses cinq semestres de cours de langues étrangères à Santiago de Cali et espère qu’année après année, il y aura plus de place pour sa race.
Traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com