Inauguration du premier Musée National Afropéruvien
Lima, 5 juin (EFE).- La communauté des descendants africains au Pérou a revendiqué sa contribution contemporaine au développement de leur pays, au delà de sa musique renommée, ses danses et sa gastronomie, avec l’inauguration à Lima du premier Musée National Afropéruvien.
Le Musée a été ouvert le 4 juin pour la première fois au public, coïncidant avec la Journée de la Culture Afropéruvienne, une inauguration à laquelle participait le président du Pérou Alan García.
Ce centre a pour but de devenir un point de rencontre de la culture, de l’histoire et des coutumes de la communauté afropéruvienne qui représente près de 10% de la population actuelle du pays andin qui compte plus de 28 millions d’habitants.
Des graphiques, des photographies, des cartes, des répliques de peintures, des instruments de musique et même les vêtements propres aux afrodescendants apportent une nouvelle vision de l’histoire de cette communauté depuis son arrivée dans le pays il y a cinq siècles.
Un parcours à travers les neuf salles d’un lieu emblématique du Lima du XVIIIème siècle cédée par le Congrès du Pérou et situé dans le centre historique de la capitale révèle le mode de vie des premiers esclaves africains, les activités qu’ils réalisaient, les castes sociales qui se construisirent avec leur arrivée que et le syncrétisme religieux qui caractérisa l’époque coloniale.
Selon la parlementaire Martha Moyano, présidente de la Table de Travail Afropéruvienne du Congrès de la République ( Mesa de Trabajo Afroperuana del Congreso de la República ) et à l’origine de l’initiative, l’ouverture de ce musée suppose "la construction de l’identité du peuple afro, mais pas pour s’isoler, mais pour s’intégrer à la société péruvienne".
"Nous voulons transmettre le message suivant : nous faisons partie de ce pays, car nous avons beaucoup apporté et nous voulons rompre avec le stéréotype selon lequel le noir est juste un bon cuisinier, un bon danseur ou un bon sportif".
Dans le même sens, le président García s’est prononcé au cours de l’inauguration, en mettant en avant la contribution de la culture noire à la formation de l’identité péruvienne et en soulignant qu’une importante partie de la population a "du sang noir dans les veines".
Le chef de l’État a ajouté que cette exposition contribuera à ce que les péruviens "comprennent mieux ce qu’ils ont à l’intérieur d’eux-mêmes, ce qui se trouve dans leurs cœurs et qu’ils affrontent l’avenir dans le bonheur avec lequel les Noirs abordent toujours leur danse et leur gastronomie ".
La parlementaire Moyano a également indiqué que le but de ce musée est de préserver la tradition orale des afropéruviens, ainsi que de présenter l’histoire des esclaves du point de vue du peuple noir, et non de celui des esclavagistes dont la version a été la seule jusqu’à présent.
Avant l’inauguration de l’exposition s’es tenue une "messe afropéruvienne" devant les portes du musée, dans une ambiance festive à laquelle ont assisté quelques deux cent personnes.
La Journée de la Culture Afropéruvienne a été instituée en hommage à la naissance de Nicomedes Santa Cruz, l’un des porte-drapeaux et plus important représentant de la décima, la poésie et la musique afrolatinoaméricaine.