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Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
19 novembre 2008

Les noirs et la Maison Blanche avant Obama

La Maison Blanche fut construite en partie par des esclaves. Aujourd’hui, leurs

descendants peuvent s’y sentir à l’aise.

Frederick Douglass a visité la Maison Blanche trois fois durant la présidence de

Lincloln Photos d’Archives

Par Gardiner Harris

Traduit de l’espagnol par Guy Everard Mbarga

Les jours suivant la cérémonie de son inauguration, à mesure que Barack

Obama et sa famille commenceront à se sentir à l’aise dans la Maison

Blanche, leurs filles Malia et Sasha joueront probablement dans les

escaliers, les chambres et les salons officiels de cette demeure.

Aussi charmante que semble être la perspective de cette scène, le temps

qu’il a fallu aux afroaméricains pour sentir qu’il y avait également une place

pour eux dans cette résidence est un souvenir non moins émouvant.

Lors d’un coup de fil avant les élections, Obama avait évoqué le profond

symbolisme du fait que ses filles jouent dans le Patio Sud de la Maison

Blanche, un édifice construit en partie par des esclaves. Et John McCain,

lors de son discours de concession fit allusion à une scène privée qui se

déroula entre Theodore Roosevelt et Booker T. Washington en 1901

et qui déclencha une controverse envenimée.

En commentant ce dîner à cette époque, le Journal Memphis Scimitar

la qualifia de “violation la plus condamnable jamais commise par un

citoyen des États-Unis”. L’ancien président démocrate Grover

Cleveland écrivit une lettre à la Chambre des Représentants –

qui fut lue dans l’hémicycle de ce corps l’année électorale 1904-

dans laquelle il déclara que jamais il n’avait fait une telle  chose -

inviter un homme noir pour dîner dans cette maison.

John Stauffer, auteur de “Giants: The Parallel Lives of Frederick

Douglass and Abraham Lincoln”, observa que “l’histoire de la

Maison Blanche est un merveilleux symbole de l’histoire raciale

de la nation toute entière”.

La maison en elle même fut construite par des cuadrillas de

travailleurs Noirs, dont certains étaient libres et d’autres esclaves.

En 1801, un an après l’ouverture de ses portes,  Thomas

Jefferson emmena presque une dizaine d’esclaves de Monticello,

et la majeure partie du personnel de la maison allaient être

des esclaves jusqu’à la mort en 1850 de Zachary Taylor, le

dernier président à avoir eu des esclaves.

Beaucoup d’entre eux vécurent dans la zone réservée aux

servants, au premier étage, mais d’autres vivaient dans le

deuxième étage, réservé à la Première Famille -une intimité

qui suscita des tensions fréquentes avec les servants qui

n’étaient pas esclaves.

Le visiteur le plus éminent de la Maison Blanche pendant son

premier siècle fut Frederick Douglass. Il s’y rendit trois fois

durant la présidence de Lincoln et sa dernière visite fut peut-être

la plus importante. La Maison Blanche avait été ouverte au

public pour célébrer la deuxième inauguration du président,

mais les gardes ne lui permirent pas d’entrer -apparemment

suite aux instructions de ne laisser entrer aucun noir. Douglass

leur remis sa lettre d’introduction et Lincoln ordonna qu’on le

laissa entrer.

Le président demanda à Douglass comment avait été son

discours. “L’opinion d’aucun autre homme n’a autant de

valeur pour que la vôtre dans ce pays”, lui dit-il.

“Monsieur Lincoln”, ui répondit Douglass, “cela fut un effort sacré”.

Durant ces années, une couturière et ancienne esclave, Elizabeth

Keckly, fut la confidente de Mary Todd Lincoln. Et au cours des

trois décennies qui suivirent, plusieurs chanteuses noires, parmi

lesquelles Fisk Jubilee Singers, Marie Selika Williams et

Sissieretta Jones chantèrent à la Maison Blanche. Mais on

n’invita aucune d’entre elles à rester dîner, un tabou qui s’étendra

alors que le siècle suivant était bien entamé

Lou Hoover, l’épouse de Herbert Hoover fit face à ce problème

en 1929, après qu’Oscar De Priest soit devenu le premier

afro-américain élu au Congrès depuis la Reconstruction. On

allait la prévenir de ne pas inviter l’épouse de DePriest au

traditionnel thé des épouses des membres du Congrès, et elle

organisa donc un thé en aparté pour madame DePriest. Et malgré

cela, l’événement motiva une résolution de critique de la Législature

du Texas.

Eleanor Roosevelt qui était la nièce de Theodore de même que

l’épouse de Franklin, était célèbre pour avoir souvent inclut des

afroaméricains parmi ses nombreux  invités à la Maison Blanche

, et elle reçut également les critiques –même lorsqu’elle invita

Marian Anderson pour chanter à la Maison Blanche pour le roi

et la reine d’Angleterre immédiatement après son concert au

Lincoln Memorial en 1939.

La vague d’indépendance qui enveloppa le monde dans l’après-

guerre changea la scène diplomatique à Washington. Les diplomates

noirs devinrent des invités réguliers des dîners d’état et les présidents

des nations africaines étaient invités à passer la nuit. Cependant, la

majorité des présidents réservaient exclusivement les chambres des

hôtes de la Maison Blanche pour leurs parents et leurs amis proches.

Mais les afro-américains continuèrent à gagner du pouvoir politique

–au Congrès, au cabinet comme assistants- et dès les années 70, ils

commencèrent à devenir des figures familières dans et autour du

Bureau Ovale.

On pense que les premiers hôtes noirs à avoir été invité à passer

la nuit à la Maison Blanche furent Sammy Davis Jr. Et son épouse

Altovise en 1973 par Richard Nixon. Davis allait être impressionné

l'histoire. Par la suite, il allait dire en blaguant qu’il avait repoussé

l’opportunité qu’il avait eu de dormir dans la chambre de Lincoln.

Je m’étais dit, je ne veux pas que [Lincoln] apparaisse en

disant, ‘je les ai libéré, mais je ne voulais certainement pas

qu’ils dorment dans mon lit’”. (La chanteuse Pearl Bailey, amie

de Betty Ford, y passa également la nuit après la démission de

Nixon).

Dans les années 90, les Clinton élargirent le cercle des hôtes et

des contributeurs politiques invités à passer la Nuit à la Maison

Blanche, et ils y inclurent les célébrités et des politiciens comme

Quincy Jones, Will Smith et son épouse Jada Pinkett Smith et

Willie Brown.

Cependant, l, el incidente qui exprime le Vieux l’émotion du passé

pas si lointain est peut-être celui qui se produisit durant l’administration

Lyndon Johnson.

Bess Abell, qui était la secrétaire sociale de la Maison Blanche se

souvient très bien d’un dîner de gala lors duquel Sarah Vaughan

chanta avant de disparaitre du dîner.

Je l’ai rencontré dans ce Bureau que l’on avait préparé pour

qu’elle soit sa loge Pendant la nuit, et elle était en train de

pleurer”, raconte Abell dans une entrevue. “Et je lui ai dit,

‘Mrs. Vaughan, que se passe-t-il? Comment puis-je vous aider?’

Et elle m’a répondu, ‘Il n y a aucun problème. Ce jour est le

plus merveilleux de ma vie. Quand je suis venue la première

fois à Washington, personne ne voulait me louer une chambre

d’hôtel, et cette Nuit, j’ai dansé avec le président”.

http://www.elnuevodia.com/diario/noticia/revistas/revistas/un_pasado_no_tan_distante/490246

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