Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
22 mars 2008

Briser les murs des solitudes de l’Afrodescendance

Par  Guy Everard Mbarga

En 2004 à Amiens

Pour exprimer les différences qui divisent les anglophones et les francophones au Canada, on a l’habitude d’utiliser l’expression "les deux solitudes".  Les Afrodescendants d’Amérique Latine descendants des esclaves africains qui ont pour langue officielle le portugais et l’Espagnol principalement, représentent une et même plusieurs des solitudes que l’on trouve au sein du Monde Noir.

Les sites internet spécialisés qui abordent des thèmes historiques ou d’actualité liés aux Afrodescendants d’Amérique Latine sont soit rares, soit trop spécialisés et ancrés sur le folklore, ou encore présentent des informations majoritairement et uniquement publiées en Espagnol ou en Portugais. L’indisponibilité ou l’extrême rareté des sujets de la vie quotidienne de ces afrodescendants dans la langue de l’autre, par exemple le français, constitue une barrière, un mur qui empêche la (re)connexion, le partage, l’échange. La langue de l’un est la barrière qui l’empêche d’accéder au quotidien ou à l’histoire de l’autre. Et ceci est particulièrement vrai pour l’Africain ou l’afrodescendant francophone vis-à-vis de l’Afrodescendant d’Amérique Latine dont nous parlons spécifiquement ici.

Ces derniers qui parlent majoritairement le portugais et l’Espagnol  ne peuvent par conséquent pas se croiser automatiquement avec la majorité des africains par exemple (ou des antillais francophones ou anglophones) qui parlent principalement l’Anglais et le Français. On peut aisément faire ce constat en analysant et en comparant les langues officielles dans les deux continents et la proportion de la population qui les parle.

Les langues des colons et des esclavagistes européens n’ont donc pas seulement été le véhicule pour nous transmettre et essayer de nous faire ingurgiter une culture qui n’est pas la nôtre. Elles sont également de nos jours à l’origine des solitudes afrodescendantes, c’est-à-dire cet isolement, ce cloisonnement linguistique, politique, culturel, plus ou moins important qui caractérise chaque communauté de la diaspora africaine, et particulièrement celle d’Amérique Ibérique. C’est d’ailleurs également le cas en Afrique même où les réalités des francophones sont loin de toujours préoccuper les anglophones. Ce cloisonnement, boosté par les différences de langue a non seulement un impact au niveau de l’accès de l’un à l’information au sujet de l’autre, mais également du point de vue de l’échange ou de la connexion sociale, touristique, politique, économique, culturelle, éducationnelle, etc.

Des initiatives sont donc à mettre en œuvre, de part et d’autres (par les africains et leur diaspora) pour permettre aux afrodescendants et aux africains d’élargir leur horizon en termes de références qui leur ressemblent, qui seraient une source de fierté, des modèles. Cela n’est possible que si l’on ouvre le cadenas linguistique qui rend les uns invisibles, inexistants pour les autres.

Le rôle des communicateurs, journalistes, traducteurs, linguistes est ici primordial. Ce sont eux qui peuvent créer cet intérêt au niveau des populations (et non seulement des experts). C’est dans ce sens qu’est née l’initiative depuis deux ans du blog des Noirs d’Amérique Latine. Il s’agit, par le biais de traductions d’articles de l’Espagnol et du Portugais vers le français de mettre à la disposition principalement (mais pas exclusivement) des afrodescendants francophones des informations historiques et d’actualité de tout ordre sur les afrodescendants d’Amérique Latine. Le temps a permis de se rendre compte qu’un grand intérêt existe, du grand public et de nombreux intellectuels. Cependant, cette initiative qui va se poursuivre et grandir n’est qu’un grain de sable parmi des millions d’autres grains de sable de possibilités.

La collaboration qui débute avec la revue en ligne Caoba rentre dans cette perspective.  Chacun de nous, africain, afrodescendant de la diaspora qui partage le même idéal d’échange au sein du Monde Noir a sa part à faire.

Version Espagnole sur caoba.org

Publicité
Commentaires
G
St Ralph, je suis bien heureux de vous avoir permis de faire quelques découvertes. C'est un de mes objectifs : créer et susciter l'intérêt principalement des africains et des afrodescendants francophones pour les afrodescendants d'Amérique Latine, qui non seulement parlent l'Espagnol, mais aussi le portugais (Brésil). Évidemment, il ne suffi tpas de traduire des textes pour que tout soit fait. Et je parle dans mon billet notammenet non seulement du travail de traduction mais également de communicateurs en général (ce qui toutche beaucoup de corps de métiers), des journalistes (qui font partie des communicateurs) des linguistes. Les relations ne se créent pas comme ça, il faut suciter l'intérêt d'abord en mettant à la disponibilité des informations sur ces communautés afrodescendantes des Amériques. par la suite, les autres pourront agir (universités, écoles, milieu d'affaire, de tourisme, associations...).<br /> <br /> Guy
Répondre
S
C'est vrai qu'il ne peut pas être question de choisir une langue pour l'ensemble de la dispora africaine ou pour les afrodescendants des Antilles et d'Amérique latine. Il me semble que la solution, au-dela du travail de traduction qui est une aide précieuse, est à trouver dans une politique de renforcement de l'apprentissage des langues étrangères. Et dans ce cas, il me semble tout à fait inutile de multiplier les langues à apprendre au risque de n'en connaître aucune suffisamment pour communiquer. En Afrique, si les francophones apprenaient suffisamment bien l'anglais et les anglophones suffisamment bien le français, les barrières lingusistiques tomberaient rapidement et le cloisonnement dont vous parlez serait considérablement atténué. Mais il est évident que pour communiqer avec l'Amérique latine, l'apprentissage de l'espagnol est incontournable pour les francophones et celui du français évidnet pous les hispaniques. La traducton n'est pour moi qu'une solution provisoire. Et je vous suis reconnaissant pour le travail que vous faites qui m'a permis de m'intéresser à la vie des afrodescendants sur le continent latinoaméricain. Hispanisant moi-même, l'intérêt que je porte désormais à l'actualité sud américaine m'a permis de découvrir sur ce continent des images de villages qui n'ont guère de différence avec des villages africains. Emu, j'ai même adressé un mot de sympathie aux responsable d'un site d'un village noir d'Amérique latine.
Répondre
G
Merci pour le commentaire,<br /> <br /> Il est difficile de décider comme ça du jour au lendemain, voilà la langue commune de la diaspora née hors d'Afrique, je dirai même impossible. Déjà pour apprendre une langue on sait combien de temps ça peut prendre, en plus du fait que la langue est liée à la culture.<br /> <br /> Les insultes sur l'Afrique, ce n'est pas grave, l'essentiel c'est de débattre sur les vraies problématiques, sur le fond.
Répondre
A
dommage qu'on ne puisse pas decider d'une langue commune pour toute la diaspora nee hors d'afrique. Bresil, bolivie et africa-america sont inclus. <br /> <br /> j'avais posé la question sur le forum de blackvoices ( j'y ai un compe ) ou j'ai du echanger exactement 92 insultes sur l'afrique en general et l'africanite par la meme. selon le contexte culturel bon nombre d'entre nous esperent que l'origine africaine s'estompera. j'ai retenu la lecon .si tu a un peu de temps on devrait relancer le debat sur les sites anglophones ou les noirs sont majoritaires. <br /> <br /> c'est dommage que bon nombre de noirs "conscients" soient en colere. ce n'est pas mon cas.Je ne fais pas de procès historique.
Répondre
Visiteurs
Depuis la création 819 652
Publicité
Afrodescendants d'Amérique Latine et des Caraibes
Derniers commentaires
Archives
Publicité